Pourquoi y a-t-il tant d’affamés ? Susan Georges affirme avec conviction et preuves à l’appui, que ce n’est pas parce qu’il y a trop de passagers sur le vaisseau spatial Terre, ni en raison du mauvais temps ou des aléas climatiques, mais parce que la nourriture est contrôlée par les riches. Seuls les pauvres souffrent de la faim.
Ce plaidoyer a été écrit en 1976, toujours d’actualité…
A propos de l’agriculture, les pays du Sud, pays du tier monde ne produisent pas suffisamment de denrées alimentaires permettant de nourrir toute la population, dû à leurs pratiques ancestrales et arriérées. Afin de remédier aux lacunes de ces pays, l’Occident ont intégré la technologie et la modernité (qui n’ont profité qu’aux grandes exploitations), méthodes ayant un coût non négligeable qui irrémédiablement se sont répercutées sur les prix de ventes des produits devenant inaccessibles pour les autochtones. Donc, toute la production partait à l’exportation ne profitant, financièrement, qu’aux Occidentaux et qu’aux élites locales laissant crever de faim le reste de la population et les petits exploitants.
Sous couvert d’un soi-disant humanisme afin d’éradiquer la faim dans le monde, l’aubaine pour les Occidentaux étaient toute trouvée pour s’enrichir à moindre coût en installant dans les pays sous-développés leurs multinationales agro-alimentaires ne profitant qu’à ces derniers ainsi qu’aux élites locales soumises, oubliant leurs concitoyens, ne partageant pas leurs profits avec leurs compatriotes pauvres. Les bourgeoisies nationales des pays sous-développés devraient estimer de leur devoir impérieux, mettre à la disposition du peuple le capital technique et intellectuel qu’elles avaient acquis dans les universités coloniales, en réalité, elles ont trahi tous les espoirs placés en elles, paresse intellectuelle, pénurie créative, lâcheté dans les moments décisifs. « La bourgeoisie nationale des pays sous-développés ne doit pas être combattue parce qu’elle menace de ralentir le développement global et harmonieux de la nation. Elle doit être simplement et fermement éliminée parce que, littéralement, elle n’est bonne à rien. » Frantz Fanon
La question que se sont posées les Occidentaux mais sans avoir au préalable intégrés les causes du phénomène qui pourtant, sont fondamentales : pourquoi les pays du tier monde font beaucoup d’enfants tout en sachant qu’ils n’auront pas les moyens leur permettant de les nourrir correctement, et leur assurer une vie digne, ils s’obstinent, ils sont idiots, nous allons mettre en place la régularisation des naissances par le biais du planning familial !!! Bien évidemment, il y a une part d’ignorance mais pas que. Tous les pays où le système social est défaillant ou inexistant, le seul remède restant à leur disposition afin de pouvoir assurer leur avenir et leur vieillesse passe par les enfants. Les méthodes essayées se sont toutes soldées par des échecs qui n’étaient que des tours de passe-passe importées d’Occident avec leurs façons plutôt simplistes, plaçant la charrue avant les bœufs, en omettant de traiter le problème en globalité incluant des programmes visant à résoudre les différents problèmes sociaux et économiques du pays et qui doivent également passer par l’éducation des femmes afin qu’elles puissent exercer un jour un contrôle sur leur propre corps, car bien souvent, elles sont réduites à l’illettrisme, parfois cloîtrées et considérées comme un être de seconde zone.
Les compagnies agro-alimentaires, qui nous intéressent plus particulièrement dans le contexte de la faim mondiale, sont celles qui utilisent la terre et la main d’œuvre d’un pays sous-développé afin de produire de la nourriture, rarement pour satisfaire les besoins locaux, mais presque toujours pour exporter vers les marchés des pays développés qui paieront le maximum pour leurs produits.
Et lorsque l’on demande à l’auteur de que les puissants de l’Occident peuvent faire pour remédier à la faim du monde, la seule chose qu’elle ait envie de dire c’est : Rien. Fichez-leur la paix. Ne vous occupez plus des affaires des autres. Cessez de leur envoyer vos experts qui ne proposent que des solutions à l’Occidentale. N’essayez plus d’imposer votre technologie inadaptée et le plus souvent inadaptable à des sociétés radicalement différentes. Cessez de faire croire aux autres que votre système est la seule voie vers le progrès. Cessez d’adapter leur environnement à vos besoins. Cessez d’apporter une aide qui vous profite cent fois plus, sous forme de multiples avantages commerciaux, quelle ne bénéficie aux pauvres. Cessez d’utiliser les organisations polyvalentes et l’ONU pour arriver à vos fins. Cessez de soutenir politiquement et matériellement les élites locales répressives qui ne font rien pour améliorer le sort de leurs peuples. Donnez leur chance à ces peuples. Mettez en laisse vos compagnies, vos fondations, vos universités, vos bureaucrates et vos banques. Voilà pour l’utopie…