J’ai longtemps oscillé entre le 9 et le 10 mais la note importe peu. Je n’ai même pas envie de noter.
Allez, 10 ! Le 10 de la passion.
Une légère déception sur la fin qui frustre un peu mais en fait on s’en fout tant tout est maîtrisé à la perfection. On plonge à corps perdu dans ce roman qui n’arrive pas à nous faire remonter à la surface tant on veut savoir, tout savoir des pensées, des tourments de la narratrice.
Ça raconte l'ennui, le désir, l'amour, la passion, le plaisir, le manque, l'absence, la douleur, l'incertitude, la folie, la vie ...
Les multiples descriptions du personnage de Sarah, des lieux, des ressentis sont précises et impeccables. On s'y croit, on vit et on ressent avec elle. Les émotions nous transpercent.
Les interludes culturels interposés çà et là nourrissent un peu plus le roman.
L’écriture est parfaite, teintée d'une légère poésie somptueuse.
Pauline Delabroy-Aullard joue avec les mots et les maîtrise de manière subtile.
Le style est ciselé, brut, saccadé. Tout est rapide. Notre cœur s'accélère tout comme celui de la narratrice au fur et à mesure des pages. La folie des violons en concert se mêle et résonne dans notre tête et ça donne le tournis. Ça raconte Sarah.
Ça raconte le Cataclysme, celui évoqué page 121 « Je ne pouvais m’empêcher de penser que c’était nous, le séisme, que c’était notre histoire d’amour, la secousse sismique qui faisait tout trembler à des kilomètres, que c’était un ébranlement, un cataclysme. Une catastrophe. Je me souviens de ça, de m’être dit croyez-moi, personne n’en sortira indemne.»
Je ne ressors pas indemne de cette lecture, non, c'est certain.