Le titre emblématique du maître de l'horreur, la référence.
Y a-t-il, au fond, quelque chose de plus effrayant que ce qu'on ne peut nommer ? Quelque chose de si effayant qu'on ne saurait décrire, pas même avec un mot ? Rien que le titre, rien que le nom de la chose, nous fait frissonner..
Stephen King arrive à vous dépeindre et à vous transporter dans votre jeunesse, avec ses joies, ses souffrances, ses doutes, ses questions, ses insouciances, et surtout ses peurs . Il arrive à nous les faire ressentir comme nous les sentions à l'époque de nos 10 ans, et nous replongez dans l'atmosphère de cette période, retrouvant les souvenirs agréables et désagréables, mais finalement nostalgiques. Il a ce don de savoir ce que pensent des jeunes de cet âge sans fausse note, et de transcrire surtout leurs peurs indicibles, terriblement difficile à dépeindre.. Nous sommes dans les années 50, l'été 58 plus précisément, dans le Maine dans la petite ville de Derry. L'histoire débute avec deux petits garçons. L'un est malade dans sa chambre, et fabrique un bateau de papier pour son petit frère qui s'ennuie. le petit frère file l'essayer sur le ruisseau qui s'est formé dans la rue suite aux innondations. le bateau file vers l'égout et Georgie, le petit frère, essaie de le rattraper. C'est là qu'il va faire la connaissance de l'horrible clown, et mourir dans d'atroces souffrances avec un bras arraché. Au fil de l'histoire, beaucoup d'autres enfants auront affaire au clown, qui deviendra progressivement "CA", cette chose maléfique qu'on ne veut plus nommer autrement.
Stephen King a le don d'imaginer des personnages tous plus profond les uns que les autres et nous oblige à les aimer. D'un chapitre à l'autre, d'une page à l'autre, il est tout bonnement impossible d'anticiper ce qui va arriver... Je pense par exemple à la mort de Stan, à la scène de la bibliothèque.. Ce long roman promène les courageux à travers les sentiers les plus sordides des terreurs enfantines, dirigé par la main du maître de l'angoisse. le texte lui est encore plus gore, plus poussée , léché comme il se doit par une plume parfaite ,prête et affuté à souhait..
Ce livre, plus qu'un simple énième livre d'horreur, est une ode à l'enfance, une enfance qui représente une fresque où s'harmonise la peur, la mort mais aussi l'amitié..
Un chef-d’œuvre, un monument d'horreur et de gore qui est loin de laisser le lecteur indemne.