Le jeu de mots minable en guise de titre, c'est fait.
Petit, j'aimais les chiens. Inconditionnellement. Gentils, gros, petits, moches, soyeux, sales, agressifs, fiers ou affectueux ; je les adorais. "Chien" était en tête de toutes mes listes de Noël, sans jamais que le vieux barbu ne contente mon souhait (ça aurait fait trop de cochonneries dans la maison et j'étais pas capable de m'en occuper voyez-vous ?). J'allais caresser d'énormes rottweilers et bergers allemands plus grands que moi dans la rue sans me soucier du danger. Bon évidemment, un jour, je me suis fait mordre le nez par une de ces pauvres bêtes apeurée de voir un petit con courir pour lui tâter le poil. On y va moins franchement ensuite, et l'instinct canin aidant, les chiens se laissent moins approcher aussi. Avec le temps, mon amour pour ce bel animal s'est sournoisement estompé et l'adulte en devenir a fini par y voir les limites et les contraintes du meilleur ami de l'homme... au point de lui préférer son ennemi de toujours, le chat.
Ce livre, c'est toute la fascination de l'enfant pour le mystère animal parfaitement retranscrite. C'est l'amour pour le genre canin que les adultes ne peuvent plus comprendre. C'est l'incroyable relation qui lie un chien et une enfant en dépit des réalités du monde adulte. C'est une tension insoutenable quand Le Chien (c'est son nom, et il est beau) est en danger. C'est la découverte d'un sentiment nouveau : une totale compassion devant le désarroi d'une jeune fille.
Ce livre, c'est un adulte qui a connu ce sentiment et sait le retranscrire aux enfants sans niveler par le bas. Ce livre, c'était mon premier roman coup de cœur et mes premières belles émotions en littérature.