Le monde demain. Le réchauffement climatique en cours rend certaines parties du monde invivables pour les humains, ou bien dans des conditions très difficiles. Sauf pour quelques privilégiés qui ont construit des structures à même de leur assurer leur confort de vie matériel.

Il existe une alternative. Le grand nord. Là où l'eau gèle encore. Là où l'air est encore respirable.

Mais quel est le but réel des investisseurs qui souhaitent aménager un espace dans les bois septentrionaux du Canada ? Les humains ont-ils enfin appris de leurs erreurs passées ou bien sont-ils d'incorrigibles destructeurs dans leur fuite en avant ?


A travers différents personnages divers, Michelle Min Sterling nous invite à plonger dans notre futur proche, un monde de difficultés où l'inégalité sociale est devenue plus criante que jamais. Un groupe de jeunes femmes belles et d'origines très variées, les fleurs, utilisent leur charme pour satisfaire les désirs charnels et autres caprices d'hommes riches et en situation de pouvoir. Le lecteur est invité à en suivre une en particulier, Rose. Un autre personnage est professeur de littérature. Il fuit un passé oppressant. Un dernier groupe, véritable sororité scientifique, apprend la vie dans une contrée hostile.


Tous ces destins épars vont peu à peu se retrouver dans un espace et une temporalité communs. Pour le meilleur ou pour le pire ?

Dans ce futur pétri de souffrances, il y a matière à réfléchir au chemin que nous souhaitons emprunter, même s'il est sans doute bien tard pour se réveiller. Je pense que l'autrice est bien optimiste d'imaginer encore de la glace au nord en 2049, alors que ce sont les pôles qui subissent les plus fortes augmentation de température et que la vitesse de fonte ne cesse de s'accroître. Nous serons très vite fixés cependant, pour savoir si ce roman d'anticipation est pleinement réaliste ou encore en deçà du futur.


Le style de l'autrice est fluide. Le lecteur ne comprend pas au départ les ressorts de ces destins qui n'ont guère en commun. Puis, par petites touches successives, il saisit les nuances et les points communs de ces vies chahutées. Là où Michelle Min Sterling maitrise son art, c'est dans la façon d'imbriquer ces récits qui ne révèlent la trame globale qu'à la toute fin. c'est finement joué.

Apostille
7
Écrit par

Créée

le 1 août 2023

Critique lue 15 fois

Apostille

Écrit par

Critique lue 15 fois

D'autres avis sur Camp Zéro

Camp Zéro
Charybde2
7

Critique de Camp Zéro par Charybde2

Y aura-t-il encore de l’air dans le Grand Nord ? Une fable climatique endiablée et rusée, aux confins de l’intime et de l’économique.Sur le blog Charybde 27 :...

le 3 juil. 2023

Du même critique

2001 : L'Odyssée de l'espace
Apostille
5

Vide dans l'espace et trou noir artistique...

J'avais depuis bien longtemps entendu parler de ce film devenu culte. Pourtant amateur de science-fiction, je n'avais jamais eu l'occasion de le regarder. C'est chose faite depuis ce soir. Le moins...

le 19 avr. 2014

87 j'aime

13

Les Garçons et Guillaume, à table !
Apostille
9

Guill'âme à nu...

Guillaume Gallienne est un acteur que j'apprécie beaucoup. Sa sensibilité à fleur de peau et la justesse des courtes interprétations, masculines ou féminines, qu'il livrait dans sa rubrique sur Canal...

le 26 nov. 2013

65 j'aime

10