Bullies.
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Mon avis : Ce premier roman de Stephen King s’ouvre sur une scène très forte, puisque Carrie, une lycéenne de seize ans, a ses premières menstruations dans les douches de son établissement scolaire. Non seulement la jeune femme, qui ignorait tout de ce cycle naturel, est prise de panique, car elle pense être en train de mourir d’hémorragie, mais en plus, elle est l’objet des pires humiliations, puisque tout le monde se moque d’elle verbalement et physiquement, allant jusqu’à lui jeter des serviettes hygiéniques et des tampons au visage. À compter de ce moment, le don de télékinésie de Carrie, qui ne se manifestait plus, refait peu à peu surface. Parmi les instigatrices de ces moqueries, Chris est la chef de file, et pour punition, elle se voit privée du bal de fin d’année malgré les pressions de son père, un grand avocat. Par conséquent, elle compte se venger de Carrie, et on découvrira alors un individu absolument abject et prêt à tout… Le bal de fin d’année va donc se transformer en bal de l’horreur, car ça va être l’humiliation de trop pour Carrie, et ce qui aurait dû être une fête va devenir un meurtre de masse.
Carrie White, qui n’est autre que le personnage principal de ce roman, m’a très rapidement émue. En effet, dès les premières pages, cette adolescente victime de ses camarades m’a touchée. La cruauté des élèves ne semble avoir aucune limite, et le terme pitié ne paraît pas faire partie de leur vocabulaire. J’ai ressenti beaucoup d’empathie pour elle, qui est désespérément seule, et qui ne peut même pas avoir un peu de soutien à la maison, puisque sa mère est une fanatique religieuse adepte du fondamentaliste. Elle est d’ailleurs prête à aller toujours plus loin pour que sa fille agisse dans ce qu’elle pense être la volonté du seigneur, et n’hésite pas à l’enfermer dans le placard pour cela. Sa mère est vraiment inquiétante dans ses actes comme dans ses propos, et m’a plus d’une fois fait froid dans le dos. Le personnage de Sue m’a aussi touchée, puisqu’avec la professeure de sport de Carrie, elle semble être la seule à avoir un peu de pitié pour la jeune fille. Elle regrette son comportement, et demande à son petit ami d’inviter Carrie au bal de fin d’année, quitte à se priver de cet événement par la même occasion. Mais elle est loin d’imaginer qu’elle va conduire celui qu’elle aime à la mort.
Nous savons dès les premières pages qu’une tragédie va advenir, et nous en découvrons un peu plus au fur et à mesure. L’intérêt du livre est davantage le pourquoi de ce drame. La narration est relativement originale. En effet, nous allons suivre Carrie depuis le fameux événement de la douche jusqu’à la fin du bal, avec quelques passages dans son enfance pour comprendre la façon dont elle a été éduquée, mais aussi la place grandissante qu’a son pouvoir au sein de son existence. Et on ne s’en prend pas impunément à une jeune femme télékinétique. En parallèle, nous allons avoir des extraits d’ouvrages de vulgarisation scientifique traitant du don de Carrie, mais aussi des rapports de police, et des témoignages des survivants du massacre. Ces différents éléments offrent une certaine vraisemblance à l’intrigue, comme si tout cela était possible, textes scientifiques à l’appui. Sans jamais perdre l’intérêt de son lecteur, Stephen King nous plonge ici dans un récit fantastique, dans tous les sens du terme.
À recommander : À tous ceux qui ne l’ont pas encore lu et qui sont adeptes de romans fantastiques, et à ceux qui souhaitent [re] découvrir le premier ouvrage de Stephen King.
Une citation : « Maman, je t’en prie, si tu pouvais comprendre qu’il faut que je tâche de vivre avec les autres. Je ne suis pas comme toi. Je suis bizarre – je veux dire, à l’école ils me trouvent bizarre. Et je n’aime pas ça. Je veux essayer d’être normale, d’être moi-même avant qu’il soit trop tard… » (81 %)
Ma chronique : https://loasislivresque.com/2016/11/09/carrie-stephen-king/
Créée
le 9 nov. 2016
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