Natacha Polony, ou la version féminine de Eric Zemmour ?
J'y ai cru en commençant le livre, bouquin judicieusement conseillée par Catherine à notre fille en cadeau de Noël. Cependant, peut-être parce que j'avais hâte d'y retrouver les réponses politiques et idéologiques que m'ont servies Zemmour et son « Suicide Français », celui là, « Ce Pays qu'on abat » est plus noble dans l'écriture, une ode à ce pays qui, même s'il disparaît dans son essence singulière au fil de l'eau de la modernité qui arase, reste exceptionnel par la pensé de ses grands hommes, au sens générique bien sûr. Que d'amour dans ces lignes, que de reconnaissance à notre culture. Même si parfois le style oblige à la relecture, les émotions plus que la pensée même qui se diffuse nous rendent fier de cet héritage d'un grand pays que d'aucun qui s'y installe aujourd'hui devrait s'approprier la fierté et la reconnaissance. J'y goute moi même toute la déception de ne pas avoir perçu tant qu'il était encore temps dans mes jeunes années, ce savoir à porté qu'il suffisait de saisir, et ainsi me bonifier pour le restant de mon existence. Il est dit dans ce livre toute la reconnaissance de l'auteur à ces maîtres habités de la passion de la transmission du savoir à ceux et celles qui le souhaitaient, qui en avaient la maturité. De mon expérience scolaire personnelle, je ne retiens que quelques épisodes dont la satisfaction tardive et en creux, d'une sanction sur un devoir sous l'accusation de plagiat, alors que l'oeuvre collégienne était bien originale et mienne. J'aurais du saisir cette injustice comme révélatrice d'un petit talent, sans commune mesure bien sûr avec d'autres qui marquent d'une empreinte dans l'esprit de ceux qui les lisent et les côtoient, mais suffisant pour orienter différemment une existence, travailler une matière brute pour en faire un autre chose plus riche de toutes ces qualités humaines qui font aujourd'hui mon admiration.
Merci donc à Natacha Polony de nous rendre cette part du cadeau qu'elle a su elle saisir et en faire ce qu'elle est aujourd'hui.