Sublime !
Publié sur L'Homme Qui Lit : Il y a un phénomène étonnant qui me plait beaucoup dans mes lectures, dont je ne saurai pas dire s’il tient d’un hasard qui se répète, d’un choix inconscient, d’un sens...
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le 13 oct. 2020
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Ce qu'il faut de nuit est un court roman de Laurent Petitmangin, qui s'inscrit dans la tradition de ces romans s'enracinant dans ces bassins industriels ou minier, abandonné de tous ; où on suit les déboires de famille plus ou moins touché par le chômage, les fermeture d'usine, le désespoir.
Bref, on est pas là pour se fendre la poire.
L'auteur fait le choix que je trouve très difficile de faire parler le personnage principal à la première personne. En l’occurrence, un père de famille, qui tract pour les socialistes en essayant d'élever ses 2 gosses du mieux qu'il peut depuis que sa femme (« la moman ») est morte d'un cancer.
On découvre par la parole du père comment il essaye d'accompagner du mieux qu'il peut son grand, Fus, notamment via la pratique du foot que Fus pratique ou via le FC metz que les 2 supportent ; et comment il essaye de donner toutes ses chances à Gillou, le 2e, qui vise des étude à Paris.
Mais un beau jour, le père apprend que Fus traîne avec les jeunes fachos qui tractent pour le FN. Le dialogue qui était déjà minimal entre les 2 devient monosyllabiques, tout en colère rentré, en frustration et en incompréhension. Jusqu'à un drame plis grand encore, où le père devra choisir entre ce silence pour éviter la confrontation ou l'acceptation de son rôle de père et le lot d'incompréhension qu'il faut embrasser quand on tient ce rôle.
Le sujet du roman n'est pas des plus originale, mais le traitement est sympathique. Comme la plupart des romans voulant faire parler, parler vrai, parler pauvre ; je trouve que l'on est souvent pas loin de la caricature. Mais je suis assez difficile en la matière (seul Romain Gary, René Goscinny et plus récemment Dimitri Rouchon-Borie trouve grâce à mes yeux dans cet exercice difficile).
La question de la masculinité dans la parentalité est très intéressante, mais je trouve que l'auteur reste trop silencieux, à l'image de son narrateur, pour vraiment me contenter sur cette question.
Enfin, les enchaînements entre les scènes se font parfois de manière abrupte, sans doute pour nous signifier quelque chose, mais j'ai eu du mal à comprendre quoi, et je n'ai donc eu que l'impression d'un roman qui avançait par à-coups.
Vous l'avez compris, je n'ai pas été subjugué par ce roman, sans non plus le trouver franchement mauvais. J'y ai descellé plein de bonnes idées que j'aurais aimé voir mieux exploité. Mais comme premier roman, c'est agréable, et je surveillerai la suite de l’œuvre de cet auteur.
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Créée
le 23 mai 2022
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