Ce n'est pas le propre de la philosophie d'être accessible et, en ce qui me concerne, j'ai toujours eu quelque difficulté à l'aborder.
Épictète est un philosophe grec qui vécut de 50 à 130, il appartenait à l'école stoïcienne. Par là même, le nom de ce recueil d'entretiens, "Ce qui dépend de nous", est bien choisi car Épictète en tient pour une forme de fatalisme, dénué de dimension dramatique. Le but est d'accueillir ce qui survient comme étant prédestiné et bénéfique. Inutile de lutter contre ; il convient, au contraire, de se conformer aux événements, dans l'état de nature qui est le nôtre.
En littérature comme dans la vie quotidienne, cela s'appelle "savoir se montrer philosophe", reconnaître qu'on n'a pas la maîtrise de telle ou telle situation, et faire avec. Pour le citoyen, c'est une doctrine qu'on peut faire sienne assez facilement ; pour une femme, un esclave ou un étranger, c'est déjà un peu plus compliqué mais Épictète professe uniquement pour l'élite citoyenne.
Les raisonnements d'Épictète sont en effet accessibles et compréhensibles même du néophyte. Prétendre qu'ils soient applicables à notre société contemporaine est une autre paire de manches.