Ce qui mordait le ciel... est un roman de science-fiction écrit par Serge Brussolo , parut en 1984. Écrivain français , Brussolo est sans doutes l'ovni de sa profession , ou du moins l'écrivain total par excellence. Extraordinaire touche à tout , c'est dans la science-fiction et le fantastique qu'il semble véritablement établir la singularité de son oeuvre. C'est d'ailleurs en partie grâce à un de ses roman , Frontière Barbare , que j'ai su que la science-fiction était plus un exercice artistique qu'un remachage vitreux d'arguments et de situations.
Dans Ce qui mordait le ciel..., nous sommes introduits à une situation assez étonnante : David est employé par une société de pompes funèbres dont les clients ne sont autres que les très scrupuleux peuples extraterrestres de la Voie Lactée. Chaque planète , et chaque peuple de ces mondes possède un rituel mortuaire bien défini , strict et autant dire , du point de vue de nos traditions Terrestres , tous plus schtarbs les uns que les autres. L'un d'entre eux , destiné à un peuple belliqueux désirant ne jamais pourrir sur le champ d'honneur , consiste à produire naturellement un mausolée de quartz hors du cadavre afin de le recouvrir et de le contenir pour l'éternité. Seulement , comme toute entreprise capitaliste , l'agence de David néglige parfois ses clients au point d'inoculer par inadvertance la substance funèbre à l'origine des mausolées dans les organismes pourtant sain d'un cheptel de pachyderme à destination d'une toute autre planète , Sumar. Et l'inocule à 100X la dose préscrite dans chacune des bête. David est donc dépéché sur place pour mesurer l'étendue des dégats.
Ce que l'on retient chez Brussolo , et cela tout son lectorat vous le dira , c'est son imagination débordante. Il n'y pas une situation , ou une description dans ses livres qui soit banal ou peu parlante. Tout ses excès Carolliens rendent ses univers cohérents , bien que complètement fous. Ici , le sort de cette planète envahi par un mal cristallin , s'adaptant difficilement au poison qui est en trains de l'éttoufer , c'est le panorama d'une randonnée anthropologique haletante - et dérengeante à bien des égards.
A la découverte des peuples de Sumar qui ont intégré les montagnes de cristal à leurs quotidiens , on explore aux moins quatre modes de société différentes , critique - peut-être - des traditions que l'on retrouve aussi dans Frontière barbare et ce culte de la guerre qui semble empêcher aux intrigues de prendre fin posément. Un peu comme dans la vrais vie de la réalité véritable , finalement. Vous imaginez le nombre de conflits ou de catastrophe qu'on aurait pu empêcher dans l'histoire si on avait ravalé un peu de notre fierté pour survivre , tout simplement ?
Un bon roman.