Ceci n’est pas un fait divers affirme Philippe Besson, c’est un féminicide ! Le romancier s’attache dans son roman à décrire le ressenti des enfants lors du féminicide de leur mère.
Brins d’histoire
Le narrateur, un jeune homme d’une vingtaine d’années est appelé au téléphone un jour par sa jeune sœur de 13 ans qui l’informe du drame. Puis, se déroule le schéma habituel : appeler la police, prendre un train, rejoindre le lieu du crime, assister à l’enquête qui commence, répondre aux questions des policiers, etc. Mais, dès que le cerveau se reprend à penser, il faut subir l’assaut de multiples questions qui ne vont pas cesser de l’envahir. Aucune réponse sensée ne viendra apaiser. Aucune.
Avec beaucoup de pudeur, Philippe Besson s’attache à partir des événements qui suivent la découverte du corps à décrire les ressentis de ces deux enfants. Subitement projetés dans un monde où plus personne ne peut les protéger, leur donner cet amour filial si nécessaire, tous deux, malgré la tendresse qui les relie et les responsabilités qui incombent au narrateur, vont à leur manière montrer comment un tel drame contrecarre tous les rêves, tous les chemins que jusque là, ils avaient empruntés. Et, pourtant, ils avaient un grand-père qui a pu leur redonner un espace tendre pour continuer à vivre.
La jeunesse de Léa, la sœur, dont la vision du drame ne pourra s’effacer vient s’effondrer devant l’impossibilité de choisir l’amour envers ses deux parents. Là encore, Philippe Besson sait mesurer ses mots, les charger de cette affection toute en subtilité qu’il décrit.
Un féminicide décrit par un homme
Qu’un écrivain tente (et réussisse, de son point de vue d’homme) de décrire le ressenti des enfants face au meurtre de leur mère par leur père est important pour tenter de faire cesser l’impunité qui souvent encore entoure ces meurtres. Ne disait-on pas il y a quelques années, crime passionnel ! Et, on parle encore de jalousie amoureuse excessive ! Alors qu’il s’agit de l’appropriation par un être humain d’un autre être humain au motif qu’ils vivent ensemble ! Car, ce n’est pas de l’amour, c’est de la possession ! Sûrement, du moins je l’espère, le désastre décrit dans Ceci n’est pas un fait divers et vécu par une adolescente et un jeune adulte peur faire évoluer la société.
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