Un bon vieux polar dans une petite ville des Etats-Unis comme on aimait en écrire dans les années 1950. Tous les ingrédients sont là.


Bill Chatham arrive à Galicia, petite bourgade du sud, et emboutit la camionette d'un péquenot, Frankie. Le flic du coin, Calhoun, une grosse masse de graisse, veut le verbaliser, mais une jeune femme, Georgia Langston, témoigne qu'il n'était pas en tord. Au garage, on lui dit qu'il y en a pour deux jours. Il trouve un motel, tenue par Georgia, le Maniolia Lodge. L'établissement fait ruine, et la jeune femme reçoit des appels d'un psychopathe. Bill décide d'éclaircir l'affaire.


Georgia est accusée par toute la ville d'avoir tué son mari, la gloire locale, retrouvé écrasé sous un moteur de bâteau alors qu'il allait pêcher. Le coupable, Strader, a été appréhendé, mais tué sur le coup, mais on sait qu'une femme était derrière. Bill se heurte à l'hostilité de tout le monde, pour défendre la jeune femme, surtout quand un vandale détruit une chambre à l'acide et fuit. Il est intrigué par Redfield, le shériff du coin, qui a l'air intègre, mais n'a jamais poussé loin l'enquête et semble torturé. Après avoir échappé à un guet-apens dans une grange, subi l'hostilité policière et rencontré la femme de Redfield, Cynthia, Bill enquête et recolle les morceaux : Cynthia a eu une liaison avec Strader, et ils ont été surpris par Langston, qu'ils ont pris pour Redfield, le mari trompé. Mais Cynthia monte une mise en scène pour accuser Chatham de viol, et ce dernier fuit la ville en jouant son va-tout : il investit la place du cerveau présumé, Tally, une figure locale, et attire les uns après les autres les membres de sa bande. La veille du meurtre, en effet, Tally et Cynthia avaient organisé deux casses à 150 km de là. Redfield doit accepter la vérité. Tout rentre dans l'ordre, Chatham flirte avec Georgia et va reprendre le motel, le rénover et éventuellement le revendre ensuite.


C'est un peu moins "couleur locale" qu'un Jim Thompson : pas d'allusion à la question raciale ici, juste un roman hard-boiled, qui passe beaucoup par les coups de téléphone et les déplacements en voiture. On retrouve la violence sèche qui est caractéristique des films des années 1950, avec notamment une scène dure où le héros, cabossé et sortant juste d'un guet-apens, se fait humilier par deux brutes policières. Quelques chapitres plus tard, il est pris dans une grosse bagarre de bar... Quelle santé ! Sinon les ingrédients habituels sont là : la femme fatale, le truand raffiné, qui se cache ici sous les horipeaux d'un plouc, les white trash, la jeune femme forte, mais mise en détresse. Le personnage de Calhoun, au départ archétype du flic autocrate, a droit à un joli renversement de situation.


ça fait plaisir de se trouver en terrain connu, comme ça. C'est un peu comme un Joe Lansdale, en un peu plus cliché mais un peu moins manichéen (si je me fais bien comprendre). Et puis ça finit bien.

zardoz6704
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le 26 oct. 2015

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