Nouvelle horrifique de Lovecraft,
Il est ici bien entendu question de thèmes chers à Lovecraft tel que l'enquête sur des savoirs interdits, des sectes ignobles aux agissements terrifiants, de questionnement de la réalité et bien entendu d'une entité démoniaque à glacer le sang.
Tous les poncifs Lovecraftiens sont ici présents et appliqué à la perfection. Je vais axer la critique sur un aspect que je lui trouve unique ou du moins, mieux développé ici qu'ailleurs.
Notre protagoniste, bien entendu versé en folklore, occultisme et autres disciplines chères aux personnages de lovecraft, va se retrouver étrangement attirer par un clocher qu'il aperçoit à l'horizon. Après des mois à l'observer de loin il tente de s'y rendre et ce n'est pas mince affaire. En effet, une fois en ville c'est comme si ce clocher, qui lui paraissait être d'un autre monde depuis chez lui, n'était bel et bien pas partie intégrante de notre univers. Comme si dans ces environs la géométrie était non euclidienne, que le dédale de rues et ruelles fourmillait pour empêcher quiconque qui ne le connait pas déjà, d'atteindre le clocher. Comme une réaction immunitaire de la réalité elle même. Les gens qu'ils rencontrent font également mine ou ne connaissent pas ladite église.
Ce que je trouve intéressant ici est cette notion de vision d'ensemble, de l'extérieur, à l'échelle macro (le paysage) qui permet au protagoniste de prendre conscience d'un élément clef à l'échelle micro (L'église dans la ville). Cette manière d'appréhender les événements est à nouveau illustré plus tard dans la nouvelle lorsque le personnage remarque un étrange tas de poussière. Il remarque l'élément étrange au milieu du mélange d'éléments "normaux". Il est initié. Le point de vue, la perspective du personnage crée sa représentation de la réalité, et c'est à travers cette fenêtre que son destin se joue.
Je tiens également à parler rapidement de l'entité en soit qui est purement glaçante, que ce soit pas son origine, sa nature, son comportement et la relation qu'elle entretien avec le protagoniste une fois le contact établi. Les description et les mots de Lovecraft font mouche et certaines phrases glacent à la manière d'une aiguille plantée en pleine moelle épinière.