on est dans le nord, au milieu du 19e sur ces îles battues par le vent, où les hommes s'ouvrent vers le monde, un petit monde, celui des patrons pêcheurs ou négociants et les femmes régissent la maison et vivent tant bien que mal l'amour synonyme de grossesse. Leur univers s'agrandit avec les premiers voyages, et l'on découvre qu'on est toujours le lapon de quelqu'un.
Quatre destins de femmes, elle bien sûr Herbjorg, née durant la guerre, devenue institutrice puis auteure reconnue, parce qu'elle ne peut ni accepter ni dire l'indicible. Sa mère Hjordis, la ballottée, qui ne veut pas voir et qui a épousé le charmant garçon de son amourette adolescente. Elida, la grand'mère mariée par amour à un joli garçon et qui veut voir le monde et bien sûr l'aieule Sara Suzanne qui s'étiole dans un cadre trop petit pour elle.
Un livre de femmes farouches et fières, celles que Herbjorg a choisi, au milieu de toutes les innombrables femmes de la famille, dans la lignée desquelles elle se sent proche mais où les hommes sont magnifiquement présents aussi. Un livre sur l'impossibilité de communiquer, cette petite prison que devient un couple même lorsque amour et respect sont présents.
Une histoire à la fois universelle et locale : on comprend que les codes ne sont pas partout les mêmes, le traducteur sans alourdir le récit mentionne entre autres cette manière de parler à la 3ème personne.
En filigrane la Norvège, ses îles, ses pêcheurs, son express côtier ...
Peut-être que je devrais revoir les têtes de "cahiers" les chapitres principaux, car je n'ai pas bien compris pourquoi elle ne nous fait pas un récit linéaire, il y a des moments où on a du mal à replacer les personnages, même si tout s'emboîte à la fin.