Difficile de revenir sur cet imposant roman lu il y a au moins 6 ans. Il m'en reste surtout des impressions, quelques souvenirs sur le fond, mais assez peu sur la forme de ce roman.
Il ne s'agit pas à proprement parler d'un récit, mais plutôt de récits, puisque la narration s'attarde sur différents personnages (ayant tous existé si je ne m'abuse) dont on suit les affres dans l'Europe des années trente/ quarante.
Comme le laisse comprendre le titre, on s'attarde surtout sur une Europe centrale, en y incluant l'Allemagne nazie comme bordure occidentale, et l'URSS comme bordure orientale. Je ne me souviens plus de tous les personnages abordés, mais on y trouve, entre autres, le général soviétique Vlassof, le général Allemand Paulus (battu et capturé à Stalingrad) ou encore le compositeur russe Shostakovich.
Chacune des tranches de vie nous dépeint des individus qui, outre leurs tourments personnels, sont confrontés à la paranoïa et l'arbitraire du pouvoir totalitaire. En effet, à travers ce roman, Vollmann nous entraîne dans une plongée au plus profond des deux systèmes totalitaires les plus aboutis du XXe siècle : l'Allemagne nazie et l'Union soviétique.
Entre les généraux des deux camps qui souffrent de la suspicion de leurs leaders respectifs et sont en but à leurs paranoïa et les artistes, comme Shostakovich, qui voient leur créativité bridée par les impératifs idéologiques du parti, on assiste à des vies sans issues, désespérées, broyées par la machine étatique.
Peu de moments légers au programme donc, mais une écriture choc, sans fioritures, parfois presque clinique, qui accentue le côté glaçant des situations considérées.
Un livre qui vaut clairement le coup d'œil, mais que je ne recommanderai qu'à des lecteurs avertis (c'est assez pesant comme lecture) et intéressés par la thématique abordée.