Plagiat culturel.

Les romans policiers en France, même sanction faite aux autres canaux médiatiques (films, documentaires, bandes dessinées) ont ceci de particulier dans cette modernité sans profondeur historique, qui suivent allègrement et sans créativité aucune, la courbe dévolutive du bloc culturel sensationnaliste anglo-américain. Exception faite aux aux quelques auteurs américains de roman d'aventure d'inspiration gréco-latine des années 1950, la Bibliothèque du Nouveau Monde a une petite tendance à apprécier les milk-shake en matière de mélange de tout et de n'importe quoi. Y compris dans le roman policier. L'état d'esprit américain de racine anglo-normande, aime faire fusionner les genres les plus inattendus et improbables : fusion du thriller avec de l'horreur à tel point qu'on a du mal à distinguer les deux, fusion du roman d'aventure et du fantastique ; la science fiction avec l'aventure spatiale sans science... tous cela se mélange, se confond, se chevauche, s'imbrique si bien qu'il se constitue en bloc, se solidifie et devient impersonnel, sans âme, sans profondeur, sans texte véritablement unique. Guillaume Musso, américanophile depuis des années a sauté sans hésiter avec un enthousiasme puéril, sur cette opportunité au sensationnalisme, à l'émotivité facile, au choc, au mélange facile des genres. Il ne s'enferme pas dans une thématique singulière ou dans un style de prose au français sophistiqué, il veut éviter le plus possible la contrainte, pour "écrire facile". L'originalité, la créativité, la particularité, l'unique, l'audace-de-faire-autre-chose ; lui, ces mots, il ne les connait pas. Allez jeter un œil sur sa biographie, et vous comprendrez... et ça en tant que Marseillais j'en suis d'autant plus attristé. Ce minot de la Rade azuréenne a totalement perdu son côté, provençal, rebelle, "sudiste". N'essayez pas de trouver du Pagnol dans ses livres ! Vous allez être fichtrement déçus ! En somme Guillaume Musso n'est pas un écrivain français, c'est un écrivain profondément américain, de culture et d'obédience américaine, il en a fait un choix, aussi bien dans sa vie (un nomade) que dans son travail (mélange de tout et de n'importe quoi). Je me méfie des lectures faciles, simples, des livres qui se lisent d'un trait, sans effort intellectuel, sans réflexion profonde, sans prise de recul, sans contenu culturel propre à une nation, une culture, une religion, une civilisation ; la sienne en l’occurrence est clairement américaine et il nous le fait comprendre dès la première ligne de ce roman, mal écrit, maladroitement structuré, au scénario "facile à comprendre". Faite votre avis sur ce script sans queue ni tête.