Avis d’Elizabeth Alves: Cette époque restera à jamais gravée dans toutes les mémoires. Comment oublier ces moments de détentions, de tortures, d’humiliation qu’ont vécu des milliers de personnes, sans autre cause que leur religion, leur croyance ? Des milliers de personnes détenues dans des camps de concentration… dont les plus « chanceuses » seront appelées les survivants.
Mais pour y arriver, à cette liberté, ils ont déambulé sur des chemins cahoteux, à bout de force, sous les insultes, les brimades, couverts de quelques haillons en guise de vêtements, accablés par la faim, par les douleurs physiques et mentales… L’Allemagne est bombardée, sa chute est proche. Dans son sillon, la fin de cette guerre nous livre ces histoires, leurs histoires, mais en son centre, tout tourne autour de celle qu’on appelait Magda Goebbels.
Dans son rôle de 1ère dame du Reich, elle ne se laisse pas impressionner. Même si elle n’est pas la détentrice directe de ce pouvoir, elle n’en est pas moins son reflet ; son adoration pour ce régime et son idolâtrie pour son « fuhrer » la mènent au plus haut de l’échelle. Une admiration hors normes, jusqu’à nier ses propres origines, à ne pas entendre le cri de détresse de son père, adoptif, déporté, juif, un père qui lui écrit sans cesse et dont les lettres restent toujours sans réponse. Il y raconte, ce qu’il vit, ce qu’elle leur fait subir, aux autres comme à lui : l’horreur des camps. Ces correspondances, emballées dans un rouleau de cuir, seront sauvés par plusieurs détenus successifs, puis récupérées par Ava, cette petite fille qui a fui, aussi, aux côtés de sa mère. Ava est une miraculée des camps, sauvée des eaux glaciales qui accueillaient tous les nouveaux nés avant même leur premier cri, leur premier souffle, les anéantissant. La fillette croisera alors le chemin de Gary, puis de Lee, la photographe reporter… Au fil de leur lecture, ces lettres dévoileront, petit à petit, les secrets enfouis et révélateurs, qui entourent cette femme…. Mais seront-ils à la hauteur de leur ambition pour faire éclater la vérité ?
Lire ce roman ne laissera pas indifférent… Il est bouleversant. Il m’habitera encore longtemps. Mr Sébastien Spitzer, moi aussi, comme vous, j’espère que vous en écrirez beaucoup d’autres… Ce n’est pas une claque, ce n’est pas une baffe, mais une gifle littéraire… Un 1er roman, un sacré coup de maître… Lorsque vous l’apercevrez sur l’étagère de votre libraire, n’hésitez pas une seconde, emmenez-le et il vous embarquera… Un prix littéraire serait amplement mérité !
Beau coup de cœur littéraire !
Merci aux Editions de l’Observatoire pour cette fabuleuse découverte, ce moment de lecture intense et ô combien addictif. Et bien entendu, un grand merci à Sébastien Spitzer qui sait indéniablement très bien raconter les histoires.