Quand tout bascule....

Ce livre a été pour moi une surprise. Première lecture de cet auteur, j'ai rapidement été happée par le rythme que Douglas Kennedy impose à l'histoire.

Ce livre n'est pas tant une histoire d'amour qu'une histoire de souvenirs, de ces souvenirs qui sèment en nous à jamais les questions du doute.

"Cet instant là"; celui où l'on rencontre l'amour de sa vie, celui où on fait des choix, celui où l'autre détruit tout, à moins que ce ne soit nous le fossoyeur...Tous ces instants, qui d'un jet font tout basculer; le livre est bourré de ces "instants-là", que ce soit chez le personnage principal ou les personnages secondaires.

Même si j'ai aimé le livre, j'ai quand même été dérangée par le côté caricatural des descriptions de Berlin Est ( qui peuvent également se décliner dans les fondations même de la trame principale) : c'est gris , c'est triste, on y mange même mal ! Ok je n'ai vécu ni là bas ni à cet époque, mais j'ai du mal à y voir une grande objectivité...et pour rester dans le thème du livre, on pourrait presque parler de propagande. Je me suis longtemps demandée si ces clichés en étaient vraiment où si il y avait une volonté littéraire assumée; après tout, dans ce bouquin, on avance à travers les yeux de Thomas, le personnage principal. J'ai eu un petit élément de réponse, vers la fin, lorsque la berlinoise Petra reprend la main de la narration, venant ainsi atténuer les clichés...mais finalement si peu. Déception donc à ce sujet....

Reste le style Kennedy, direct, rythmé, un "je" narratif qui nous entraîne vers des réflexions existentielles bien plus universelles qu'elles n'y paraissent.

Un livre qui m'a donné envie de découvrir un peu plus l'auteur, et confirmer ( ou pas ) mes premières impressions