Comment dire... Cela fait deux ans que je l'ai lu mais il me marque toujours autant...
Je vais commencer par Veronika. Je n'apprecie pas le genre de femme qu'est Veronika. Elle est brillante, eclatante et vient d'un milieu favorise. Cette meme femme nous est presentee au tout debut comme un modele de "liberte". Elle se joue des codes de son milieu et de la societe en general.
Mais voila, derriere ce portait flatteur, se cache un modele individualiste d'emancipation qui se fait a l'instar des "autres" . En effet, a l'exception des animaux, (les grenouilles ecrasees et des chevaux sacrifies sur le champ de bataille), la jeune femme n'a que peu d'empathie pour ses amants et pour les etres humains qui sont autour d'elle.
Et c'etait la mon probleme, et je crois celui de beaucoup d'hommes ! Veronika est typiquement ce genre de femme que les hommes s'arrachent a en perdre la raison. Je crois que j'avais peur de Veronika car si j'avais recontre cette femme, j'aurais eu beaucoup de difficultes a lui resister. Aujourd'hui c'est different, j'ai grandi et suis un peu mieux arme pour sublimer mes emotions.
L'auteur nous fait donc voyager dans l'ex-Yougoslavie et nous montre par le biais de personnes differentes une histoire de vie. C'est bien entendu une fiction, mais tout semble si reel, le monde est depeint dans sa beautee comme dans sa laideur... Draco Jancar ne se trompe pas, il joue avec les sentiments et les reactions du lecteur. Il nous presente les personnages dans toutes leurs ambiguites, comme ces "heros du communisme" qui commettent l'irreparable...
SPOIL
Car oui ! J'avais jusqu'a la fin du livre (atroce) de la sympathie pour ces gens. Et c'est encore un tour de force de l'auteur. J'avais je crois ce sentiment "d'appartenance de classe" avec eux et puis et il y a cette fin ...
Mon Dieu une fin horrible... Le rapport s'est inverse, je n'appartiens pas au monde de ces barbares. Personne ne merite cette fin horrible, pauvre Veronika, pauvre Leo.
Le monde est laid...
J'avais 23 ans a l'epoque.... Je crois que ce livre a ete important... Je remercie donc Stanka, amie et professeur de slovene a Trobvlje qui m'a conseille cette lecture.
A toi Stanka, a nos nombreuse discussions, a la Slovenie, sa nature ses montagnes ses cours d'eaux et ses auteurs.
A Draco Jancar qui reussi a decrire la vie avec ses mots.
Le monde est beau...