A Ellis Island en 1910, un groupe de migrants. Il y a une jf italienne et son père, un fin lettré, comédien, latiniste, spécialiste de l’Enéide, sa fille est très cultivée, peintre, et passionnée. Elle rêve d’une vie indépendante et créative. Elle rencontre une jeune femme arménienne rescapée d’un village où tous ont été tués par les Turcs. Elle est hantée par des visions de cauchemar mais la jeune italienne sait l’apaiser en lui chantant une berceuse. L’arménienne espère créer des robes nouvelles pour les femmes. Il y a aussi un groupe de tsiganes qui pressentent qu’il leur faut quitter l’Europe où ils sont de plus en plus suspectés et mal vus dans leur vie itinérante. Parmi eux, un jeune violoniste très doué, un orphelin qui a été adopté par un autre tzigane. Il s’exprime par son violon. Il tombe amoureux de l’italienne. Elle est attiré par lui, ils vivent une folle nuit d’amour clandestine, mais elle ne veut pas continuer à le voir car elle attache plus d’importance à sa liberté. Il y a aussi un jh qui n’est pas migrant, il vit à NY, au sein d’une famille aisée. Sa gd-mère maternelle est venue d’Islande avec 3 fils rejoindre son mari à NY, mais elle a perdu une petite fille morte de misère et de froid avant leur départ. Le père du jh ne parle jamais de l’Islande, il a épousé une américaine pur jus. Celle-ci s’inquiète pour son fils. Elle aimerait qu’il épouse quelqu'un de leur milieu et qu’il reprenne les affaires commerciales du père. Mais lui s’intéresse à la photo, il veut devenir photographe. Il vient régulièrement à Ellis Island. Lui aussi est tombé amoureux de la jeune italienne, il les a photographiés, elle et son père, puis avec l’arménienne. Il est séduit. Roman tout en finesse psychologique, plusieurs personnages sont vus de près en introspection, y compris la mère qui ne comprend pas son fils. Leurs points de vue sont différents. Il y a pas mal de poésie aussi, de tentative de parler de ce qui est indicible, invisible mais ressenti. Un joli livre.