Comme on dit, jamais deux sans trois. Après Tic Tac (sympathique, mais anecdotique) et L'antre du tonnerre (décevant), j'ai décidé de m'attaquer à l'une des œuvres les plus populaires de Dean R. Koontz : Chasse à mort (il s'agit en tout cas du roman de l'auteur le mieux noté sur Sens Critique).
Malheureusement, je dois avouer avoir ressenti une certaine forme de déception devant ce livre, pourtant très prometteur. C'est dommage, parce qu'il y a vraiment des bons points. Les personnages d'abord : il y a une vraie évolution, que ça soit pour Travis, Nora ou Einstein. L'histoire du laboratoire et des deux cobayes est passionnante et soulève plein de questions, encore d'actualité aujourd'hui.
Il y a de très bons passages, comme le début, et Dean R. Koontz arrive bien à faire monter la tension. Même les personnages secondaires sont intéressants, que ce soit les policiers, le tueur ou l'Autre.
Mais il y a le reste. D'abord, c'est trop long. 473 pages pour au final peu de moments avec du suspens, pas tant d'action que ça. Il faut attendre très longtemps avant que l'Autre se pointe dans la maison de Travis. Trop de passages sur le quotidien du trio. Et puis surtout, c'est souvent très cliché...
Déjà, on sent comme dans les deux autres romans que l'auteur veut à tout prix caser une romance. Du coup, on voit tout venir, aucune surprise.
Juste parce qu'il les connait, l'avocat prend des risques inconsidérés que personne n'aurait pris dans la vraie vie. Quant au médecin, bien évidemment, il ne prévient pas les autorités...
Ce qui m'a le plus agacé, c'est la fin :
Je m'attendais à ce que l'Autre frappe pendant qu'Einstein était malade, ou qu'il se ramène quand le médecin viendrait leur rendre visite. Mais non. Il est suffisamment intelligent pour se pointer après le tueur, mais la façon dont tout ça se termine...
Vince se fait avoir comme un bleu. Bon, ça pourrait encore passer si la suite était plus corsée, mais non ! L'Autre est gravement blessé, on ne sait pas trop comment, et bien évidemment il hésite à tuer le cabot qui s'en sort sans problème. Les flics compatissent, les chiots et les bambins arrivent, et tout le monde est content...
Mais à qui s'adresse ce roman d'« épouvante » ? Aux enfants ? Certainement pas. Ce genre de final à la sauce « Ils vécurent heureux et eurent beaucoup d'enfants » m'agace prodigieusement.
Si j'avais lu Chasse à mort il y a 10-15 ans, il ne fait guère de doute que mon avis aurait été très différent. Mais depuis j'ai lu quantité de livres, et Stephen King est passé par là. Dean R. Koontz me fait vraiment penser à un écrivain de seconde zone : il n'est pas mauvais, mais n'a aucune originalité et il est terriblement prévisible.