Cheval océan par jerome60
Angela avait promis à sa grand-mère d’aller jusqu’à l’océan. Quittant les tours de son quartier misérable, elle rejoint après un loin voyage cette mer indomptable du Portugal qui, espère-telle, l’engloutira bientôt définitivement. Car Angela traîne avec elle un fardeau impossible à porter, un fardeau pour lequel elle voudrait « meurtrir [son] corps pour effacer la meurtrissure. Déchirer le silence blanc dans un vacarme assourdissant. Défier la mort pour souffler les infimes braises de vie. »
L’histoire douloureuse d’Angela, déroulée à la première personne, vous saisit à la gorge dès la première ligne et vous poursuit bien après le point final. La confession secoue par sa sincérité et son humanité, sans pleurnicherie. Le ton est juste, poignant. Les mots sont durs mais lucides, rien n’est forcé, c’est ce qui rend le texte si touchant. Cette gamine, on a envie de la prendre dans nos bras et de lui dire que tout va bien se passer. La rassurer pour ne pas la laisser céder devant une situation à première vue inextricable. Heureusement, elle montre une vraie force de caractère et la dernière phrase, pleine d’espoir, lui ouvre une porte vers l’avenir : « L’océan est la preuve que ma vie s’étend bien au-delà de l’horizon. »