Critique de Shaynning

Incontournable Mars 2025

Nous attendions avec impatience la suite des aventures de notre charmant Chevalier Chouette, qui a conquis autant nos coeurs de libraires jeunesse que celui de nos jeunes lecteurs.

Capitaine de la garde de nuit, on comprend que le temps à passé et que notre ami à plumes à prit des gallons. On voit aussi que son intérêt pour la pizza est toujours là lui aussi. Notre Chevalier va une nuit faire une rencontre pour le moins...étourdissante. En effet, une nuit, une jeune petite oiselle particulièrement bavarde et énergique vient lui signifier qu'elle entend devenir une Chevalière Chouette, dont elle est manifestement fan. Alors que notre rapace épuisé poursuit sa nuit, lui indiquant qu'il est, de fait, trop fatigué pour la former séance tenante, la petite oiselle occupe son temps. Et elle le fit de façon fort bruyante. Une fois l'heure de faire sa tourné, le Capitaine, café à l'aile, entreprit de faire sa routine avec la demoiselle. Néanmoins, celle-ci s'endormit avant la fin de la nuit. Un manège similaire s'opéra la nuit suivante, ainsi que la suivante. Seulement, après trois mauvaises nuits, le Chevalier en eut assez. Éreinté et excédé, le Chevalier fit savoir à la petute oiselle qu'elle était trop matinale, qu'elle n'étais PAS une chevalière chouette ( ni une chouette d'ailleurs) et qu'en tant que Capitaine en fonction, il a besoin de dormir. Il l'enjoins donc à quitter ( s'il-te-plait!).

Baluchon à l'épaule telle qu'elle venue, la petite demoiselle oiselle s'en alla, tel que demandé. Mais en faisant le ménage, il constata les traces du passage de la petite oiselle et finit par avoir des inquiétudes sur son sort. Ainsi, il décida d'investiguer aux alentours du château durant des heures, en vain. Surpris par des loups, le Chevalier se pensa seul. Il ne l'était pas. Une petite voix énergique couvrit les hurlements de loups, venue d'une petite boule de plume casquée d'une casserole et armée d'une cuillère. Courageuse jusqu'au bout des plumes, elle chassa les loups ( même si le tapon de chevaliers costauds derrière elle y sont sans doute pour quelque chose....).

La petite oiselle était retournée voir le Cheavlier et constatant son absence, réveilla tout le château. "Je suis très douée pour ça" ( Tu m'étonnes, tient!). En lui demandant si elle pouvait devenir Chevalière chouette, le Chevalier resta honnête en lui disant que "Non, tu es une piètre chouette, mais tu es une chevalière extrêmement courageuse". Ainsi, la petite oiselle faisait sa routine le jour, alors que le Chevalier Chouette faisait la sienne la nuit, mais les deux nouveaux amis se retrouvaient le soir autour de délicieuses crêpes!

J'ai remarqué que les boucliers des chevaliers au début ont un logo en forme de tête de hibou, mais à la fin, il s'agit d'un blason bicolore avec un soleil et une lune. Joli clin d'oeil.

J'avais observé une thématique similaire récemment avec l'album magnifique de Monsieur Jacques Goldstyn, "Un cadeau en novembre", dans lequel l'un des messages articulait l'idée de faire évoluer ses rêves quand celui-ci n'est peut-être pas bien "ajusté" à soi et qu'il n'y a pas de mal à cela. Il y a une différence entre la détermination et l'acharnement, mais cette distinction n'est pas toujours simples à voir ni à comprendre. Dans un monde où on pousse souvent sur cette idée du "rêve absolu" irremplaçable et unique, en témoignent les très nombreux films pour enfants qui vont en ce sens, je pense qu'il est bon de rappeler qu'on a le droit de revoir ses objectifs et ses projets pour mieux les faire correspondre à notre vision du bonheur. Je pense que là est la distinction la plus perceptible: Quand le chemin vers le rêve rend malheureux et détruit lentement l'estime de soi, c'est peut-être signe qu'il a quelque chose à revoir?

Ici, la petite oiselle tenait à être "chevalière chouette", mais clairement, elle n'a pas le bon profil. Reste qu'elle est devenue Chevalière parce qu'elle a les bonnes qualités. Elle est simplement peu adaptée à la vie nocturne et doit apprendre à respecter la "bulle" de son mentor. Sa façon "d'être" chevalière est également différente,car ses forces sont différentes de celles du Chevalier Chouette. On peut penser à son énergie débordante, sa créativité ou encore son sens de l'initiative assez réactive.

Et bien sur, nous retrouvons cette atmosphère chaude et douillette où même les bleus semblent chaleureux, avec ces adorables bouilles d'oiseaux chez les personnages et la richesse dans les plans visuels. J'adore également les jeux de lumière et d'ombre dans cet univers, qui sont vraiment bien exécutés.Même les textures sont vibrantes.

Je remarque que si la pizza était le trait d'union des personnages dans le tome 1, ce sont les crêpes américaines ( les pancakes) qui sont ici le met rassembleur ( je conseil de les manger avec du vrai sirop d'érable canadien! Ç'est infiniment meilleur que le sirop de canne à sucre). La bouffe, ça forge des liens!

Pour un lectorat préscolaire et plus, 4-5 ans+.