J’ai dans un premier temps été déçu par « Chourmo », je trouvais en effet que Izzo se répétait sur les thèmes abordés dans le premier roman, comme si il avait déjà dit tout ce qu’il avait à dire dans le premier volet des aventures du commissaire.
Bien sur il y avait toujours les descriptions chargées de saveurs, de senteurs et de tendresse de sa chère ville de Marseille mais tout cela semblait tourner quelque peu en rond entre désillusions des jeunes arabes des quartiers Nord et volonté de relance économique d’un ancien port majeur de la Méditerranée aujourd’hui supplanté par ses rivaux italiens ou hollandais.
L’originalité ici de la variation consiste à décrire par l’intermédiaire de l’enquête sur le meurtre de Serge, le fonctionnement des réseaux terroristes islamistes qui recrutent dans les banlieues ou les prisons françaises des jeunes arabes en perte de repères.
Ce thème, était assurément très porteur en 1997, peu après la vague d’attentats à Paris et en plein milieu d’une sanglante guerre civile algérienne.
Donc en fait on remplace le donnée « Front National » par la donnée « Islamiste » avec le même rejet un peu consensuel à mon goût des extrêmes…
Et puis il y a eu la dernière ligne droite du roman, avec ce brusque revirement dans l’affaire du petit Guitou.
Ce revirement m’a surpris et a donné du piment à une affaire que je trouvais un peu ronronnante.
Montale de nouveau confronté à l’insondable face obscure de l’humanité a vu ainsi son goût de la vie une fois de plus mis à rude épreuve.
Rythmé par une intrigue un peu moins prenante que dans le premier opus, de personnages masculins et féminins moins attachants comme Cuc cette Vietnamienne toute droite sortie d’un pur fantasme asiatique, « Chourmo » se sauve ainsi la mise au prix d’une fin surprenante et haletante ou Montale se retrouve une nouvelle fois aux prises avec les anges de la mort de la Mafia.
Suite et fin dans « Solea » ?
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