Comment critiquer un livre qui n'a pas d'histoire ? Pas de personnages ? Pas de début, pas de fin, pas de milieu, pas d'intrigue ?
Il y a une ambiance, et avec 800 pages d'ambiance ésotérico-space, on fait un beau cahier des charges pour une bougie parfumée.
Et comme une bougie, ce bouquin se réveille, s'endort, focus sur un détail comme une sorte de tilt shift, se reperd dans un courant d'air, reprend des forces, coule, parfume, devient mou, se solidifie...
Si on arrive à s'accrocher, ça délivre un peu d'ailleurs, de l'exotisme, l'intérieur d'un rêve étrange. Si Lynch était un écrivain japonais (sigh), il aurait écrit ça. Je n'aime pas Lynch, mais c'est une sorte de compliment ici.
Bon, malgré tout, je ne peux pas nier que je me suis pas mal emmerdée, et endormie plusieurs fois contre ma volonté en le lisant. J'ose peu ouvrir Kafka sur le rivage, qui m'attend sadiquement sur mon étagère depuis des mois.