Je ne crois pas qu'il soit réelement nécessaire de présenter l'ouvrage, mais sait-on jamais. Les Chroniques de San Francisco d'Armistead Maupin étaient publiées depuis 1976 dans le San Francisco Chronicles, et ces mini-sitcoms ne furent réunis en six tomes que bien des années plus tard. Leur succès n'a jusqu'a maintenant jamais décru.

J'ai bien évidemment adoré. Le premier tome plante le décors, c'est festif, on rigole de ces personnages originaux, de cette complicité, cette mixité, ces années folles où tout semble beau, drôle et coloré. Les histoires se tissent, des amours se forment, les amitiés s'étoffent, le tout sous la houlette d'Anna Madrigal, la logeuse. Au fur et à mesure des tomes, les personnages évoluent, murissent, créent de nouvelles interactions, se découvrent de nouveaux horizons.

A partir du 4ème tome, l'histoire devient un brin lassante, il ne se passe plus grand chose et on sentirait presque l'écrivain s'essoufler avec son lecteur. Le HIV fait son apparition, avec tout un tas d'aventures peu probables, un peu folles, mais toujours dans le ton. Le cinquième tome est un supplice, le plus long à achever pour ma part. J'étais du coup un peu déçu. Comme toujours, Armistead Maupin achève l'histoire par un tome habile et touchant, sur une note de bilan d'activité et de nouveau départ. On accompagne le regard des personnages sur leur passé, sur leur histoire, et on réalise que cela fait déjà six tomes qu'on les suit, soit déjà plus qu'une dizaine d'année.

Et c'est sur cette ouverture à l'avenir que s'achève l'aventure de nos complices de lecture, Michael, Thack, Anna, Mona, Brian, Mary Ann et tous les autres. Des personnages devenus adultes, avec qui on a l'impression de partager une intimité envoutante. Et c'est ça, la réussite de l'histoire, d'avoir réussi à nous immerger dans le San Francisco des années 70/80 aux côtés de la joyeuse bande de copain, de nous avoir fait vivre les bonheurs et les coups durs comme si nous étions nous aussi dans l'histoire.

Pour ne pas déroger au consensus, je vous confirmerais que Les Chroniques de San Francisco sont un passage culturel intéressant, que l'on soit gay ou pas. Un agréable moment, en tout cas, avec tout un tas de sentiments qui se succèdent. Allez, n'ayez pas peur, ça ne fait qu'un bon milliers de pages...
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le 27 sept. 2010

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Brice B

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