Voilà un "roman choral". On suit les mésaventures de plusieurs personnages, et ce kaléidoscope est censé produire le portrait d'une ville à une époque donnée.
Le roman est construit selon le principe de l'arborescence. Nous rencontrons d'abord un premier personnage, Mary Ann, jeune femme qui décide de fuir Cleveland (ce que l'on peut comprendre aisément) et de s'installer à San Francisco. Puis on va suivre les personnages qu'elle rencontre : Connie, une copine hôtesse de l'air; Mme Madrigal la logeuse qui va lui donner un joint en cadeau de bienvenue; Mona la voisine qui va permettre à Mary Ann de trouver un travail...
Ensuite, le roman nous fait découvrir l'entourage de ces personnages. Mona a un ami homo, Michael, et un richissime patron mourant, Edgar Halcyon. Edgar Halcyon a une femme, une fille et un gendre, etc. Ainsi, plus on avance dans le roman, plus le nombre de personnages s'étoffe.
Mais l'action, elle, ne s'étoffe pas. Mais alors là, pas du tout. Que se passe-t-il avec tous ces personnages ? Ils se rendent compte qu'ils sont seuls. Seuls dans leur appartement, seuls dans leur grande ville, seuls dans leur couple même. Alors, ils cherchent des moyens pour ne plus être seuls. Et si on en croit l'auteur, la principale activité, dans le San Francisco des années 70, c'est chercher quelqu'un pour passer la nuit. Nos personnages passent donc l'essentiel du roman à parcourir les lieux à drague, les bars, les boîtes de nuit, et même les laveries automatiques.
On tourne vite en rond. L'action est très répétitive. Mais si au moins la narration rattrapait ça, ce serait plutôt pas mal. Mais non ! Absence totale de description et quasi absence de narration, le roman, découpé en chapitres de deux pages, n'est qu'une suite de dialogues sans intérêt ni originalité. Avec ses deux cents mots de vocabulaire, ce roman se rapproche fortement de l’œuvre de Marc Levy.
Forcément, ça se lit rapidement, mais c'est surtout parce qu'on a envie d'en être débarrassé le plus vite possible. Début d'un cycle culte pour certains, ce roman ne me donne absolument pas envie de lire la suite.
SanFelice
4
Écrit par

Cet utilisateur l'a également ajouté à ses listes Les classiques que je n'aime pas (version livres) et Retrospective 2012

Créée

le 26 déc. 2012

Critique lue 1.3K fois

10 j'aime

5 commentaires

SanFelice

Écrit par

Critique lue 1.3K fois

10
5

D'autres avis sur Chroniques de San Francisco

Chroniques de San Francisco
SanFelice
4

Paroles inutiles

Voilà un "roman choral". On suit les mésaventures de plusieurs personnages, et ce kaléidoscope est censé produire le portrait d'une ville à une époque donnée. Le roman est construit selon le principe...

le 26 déc. 2012

10 j'aime

5

Chroniques de San Francisco
Baragne
4

Fake tales of San Francisco

Aussi facile à lire qu'une sitcom américaine est facile a regarder. Rapide et efficace. On sourit parfois, mais on est plus proche des chroniques insignifiantes de magazines insignifiants que d'un...

le 14 janv. 2012

9 j'aime

1

Chroniques de San Francisco
Lubrice
8

Critique de Chroniques de San Francisco par Brice B

Je ne crois pas qu'il soit réelement nécessaire de présenter l'ouvrage, mais sait-on jamais. Les Chroniques de San Francisco d'Armistead Maupin étaient publiées depuis 1976 dans le San Francisco...

le 27 sept. 2010

6 j'aime

5

Du même critique

Starship Troopers
SanFelice
7

La mère de toutes les guerres

Quand on voit ce film de nos jours, après le 11 septembre et après les mensonges justifiant l'intervention en Irak, on se dit que Verhoeven a très bien cerné l'idéologie américaine. L'histoire n'a...

le 8 nov. 2012

257 j'aime

50

Gravity
SanFelice
5

L'ultime front tiède

Au moment de noter Gravity, me voilà bien embêté. Il y a dans ce film de fort bons aspects, mais aussi de forts mauvais. Pour faire simple, autant le début est très beau, autant la fin est ridicule...

le 2 janv. 2014

221 j'aime

20

La Ferme des animaux
SanFelice
8

"Certains sont plus égaux que d'autres"

La Ferme des Animaux, tout le monde le sait, est un texte politique. Une attaque en règle contre l'URSS stalinienne. Et s'il y avait besoin d'une preuve de son efficacité, le manuscrit ne trouvera...

le 29 janv. 2014

220 j'aime

12