Branco pasolinien
Pas de critique en fait, cette fois-ci. Les deux premières parties du livre développent une analyse précise (comme toujours), mais sans rien de nouveau par rapport aux précédents ouvrages, notamment...
le 22 avr. 2023
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Je suis mon propre juge et ne me soucie guère de l’opinion des autres. Ma conscience est tranquille.
Alexandre Zinoviev, Les Hauteurs béantes
Difficile d’unifier en une critique, des textes que leur auteur place dès l’introduction dans la filiation du Gai savoir de Friedrich Nietzsche : une philosophie éclatée, « un kaléidoscope ou une mosaïque qui reflète beaucoup plus la réalité du monde perçu que les théories cohérentes ne peuvent le représenter » (p. 17). Je ne me risquerai donc pas à le faire et ce qui suit ressemble davantage à un compte-rendu qu’à une critique. Toutefois, j’ai tâché de suivre un ordre logique dans ma démonstration en mettant entre mes paragraphes des liens de causalité qui sont absents de l’œuvre originale, et me suis parfois avancé à porter quelques jugements, ce que le Professeur Raoult se garde bien de faire, préférant rester dans la simple analyse factuelle. Je sais qu’en bon nietzschéen il me pardonnerait, s’il lisait cette note, de ne pas m’être arrêté à ce qu’il proclame, mais d’avoir ainsi voulu procéder à une manière de généalogie de sa pensée. En contrepartie, plutôt qu’une démarche linéaire, j’ai adopté une de ces formes cycliques qu’il semble préférer : je commence avec les pensées monolithiques de cette humanité en quête de repères pour qui il écrit, et j’y reviens à la fin, après avoir passé par quelques stades présentés dans son essai.
Pourquoi Raoult a-t-il dit des paroles parmi les plus justes sur la crise du covid, et pourquoi a-t-il été vilipendé à ce point pour les avoir dites ? Deux questions, une seule réponse, comme deux faces d’une même pièce : tout est dû à l’absence, chez le Pr Raoult, d’une « pensée toute faite » qui, pour Charles Péguy, est pire qu’une mauvaise pensée (1). Ainsi, impossible pour quelque membre d’aucun parti que ce soit de reprendre d’un bloc, pour le compte de son idéologie partisane, l’essai de Raoult. Celui-ci, tel l’homme qui plantait des arbres de Giono, affirme avoir replanté une forêt de sapins dévastée par l’un de ses voisins, ce qui assurément fera la joie des écologistes ; mais il met en doute l’imminence d’un cataclysme climatique dû aux activités humaines et affirme que certains milliardaires, en distribuant des pesticides à l’échelle mondiale qui tuent les moustiques et les insectes vecteurs de maladies, sauvent les vies d’habitants du tiers-monde. Il affirme que le café et l’alcool ne sont pas si mauvais que l’on croit, pour le plaisir des hédonistes ; mais alerte sur les dangers du tabac, du sel et du sucre. Surtout, il persiste à dire ce qu’il répète dans toutes ses vidéos : pour le plaisir des complotistes, que la crise du covid a été très mal gérée et que les vaccins à ARN-messager n’ont guère montré d’efficacité et, dans la mesure où ils n’ont pas été testés correctement avant d’être commercialisés, pourraient présenter à long terme des effets secondaires graves ; mais que par ailleurs des vaccins contre d’autres maladies existent qui, eux, sont efficaces. Que le covid n’est pas une maladie très grave et ne devrait inquiéter qu’une minorité de la population (les vieux et les obèses) ; mais que c’est une maladie qui existe bel et bien et qu’il faut prendre en charge ceux qui en sont atteints. Bref, sauf à risquer de signer un chèque en blanc, nous ne pouvons pas approuver ou réprouver l’essai de Raoult en se contentant de lire le prière d’insérer : Raoult oblige ses détracteurs comme ses admirateurs à se départir de leur paresse intellectuelle pour réfléchir à chaque question, une à une.
Ce faisant, Raoult poursuit ce qu’il a entrepris avec le bulletin de son IHU intitulé « Nous avons le droit d’être intelligents », à savoir, combattre l’uniformisation de la pensée, uniformisation que la mondialisation rend implacable envers les pensées dissidentes. Cette chasse à l’originalité s’explique, selon lui, non pas par une volonté politique, mais par une loi mathématique : celle des grands nombres. Plus la masse majoritaire est grande, plus ceux qui s’en distinguent font tache : « Les villes monstrueuses et la communication mondiale homogénéisent pensées et comportements. La divergence dans ce monde devient la marginalité […] » (p. 257) Cette marginalité est composée, pour Raoult, de quatre catégories : les criminels (qu’on envoie en prison), les fous (qu’on relègue à l’asile), les sans domicile fixe (qu’on méprise) et les héros (qu’on persécute). Le fait que les personnes appartenant à cette dernière catégorie soient aussi maltraitées que celles des trois premières, serait le signe qui marque l’entrée dans le totalitarisme : « Il est possible que les régimes à prétention égalitaire, communiste, fasciste ou démagogue commencent leur décadence par la détestation des héros, qui sont, comme le dit Hegel, la ruse qu’emprunte la raison pour guider les civilisations. » (p. 196)
C’est bien de totalitarisme et non de dictature que parle le Professeur : la haine suscitée par les personnalités extraordinaires (au sens littéral : qui sortent de la masse) est générale, l’ingratitude dont les bienfaits qu’ils donnent à la société sont récompensés est une ingratitude systémique et non le fait d’une poignée de décideurs : « Nos grandes écoles sont trop normalisantes pour permettre la créativité, qui est souvent le fait de personnalités hors normes. » (p. 198) Ainsi les hommes se succèdent-ils, mais les institutions restent et l’état d’esprit général de la population ne change pas. Les décideurs, au contraire, pourraient interrompre ce cercle vicieux et, par une décision politique, décider de faire retrouver à la patrie le chemin de la grandeur : « Il n’y a pas de démocratie dans la recherche ni dans l’art. Si l’État ne protège pas les créatifs, il signe la fin de sa civilisation. » (p. 151) De même Zinoviev écrivait-il, en URSS : « La seule solution est de restaurer une juste inégalité en créant les conditions d’une promotion sociale des individus qui se ferait en fonction de leurs capacités personnelles. » (2) Et pour le logicien russe aussi, un tel changement ne pouvait arriver que par une décision politique. (3)
De telles décisions hélas, comme naguère en Union soviétique, n’arrivent pas dans notre France, car ses chefs et tous ceux qu’on reconnaît comme des « élites » n’ont rien qui les distingue de la masse et sont, donc, soumis aux mêmes passions déraisonnables qu’elle : par médiocrité, ils ont peur des héros, et l’envie les rend hargneux. L’exemple des IHU est frappant : ce modèle, qui a démontré selon Raoult des qualités évidentes tant du point de vue de la santé que de celui de la rentabilité, n’a guère été soutenu : « Le problème est que le précédent directeur de l’INSERM, époux de la ministre de la Santé, était strictement opposé aux IHU […] » (p. 139) Pour des motifs personnels, les décisions publiques sont prises, et ceci sans que la corruption soit forcément à l’œuvre : il peut banalement s’agir de « la certitude par idéologie d’avoir raison » (p. 218). C’est pour cette raison que l’« humanité en quête de repères » dont Didier Raoult nous parle, a perdu ses repères : l’objectif est devenu fonction du subjectif. Raoult se réfère plusieurs fois à l’œuvre de Philip K. Dick : comme dans les romans de cet écrivain, notre monde ressemble plus que jamais à un labyrinthe dont on ne peut sortir car, on le sait, pour trouver la sortie d'un labyrinthe il faut s'appuyer toujours sur le même mur, mais dans notre société, les individus mettent au ban les critères objectifs et n’acceptent de s’appuyer que sur soi-même. (4) Les données factuelles exposées par le Professeur Raoult, de la sorte, prennent immanquablement une dimension philosophique bien plus profonde. Ainsi quand il promeut les banques de données qui proposent des classements des meilleurs scientifiques en fonction de leurs publications et des citations dont leurs articles sont l’objet : « Ces banques de données sont extrêmement simples à utiliser, et bien sûr tous les gens qui n’ont pas une très bonne production scientifique sont contre les analyses objectives de ces données. » (p. 148) Il ne s’agit pas de sa part que d’une critique du fonctionnement de nos institutions : c’est au cœur de la quête existentielle annoncée par le titre du livre. L’humanité a cessé de chercher à se mettre en rapport avec le réel extérieur et immuable, pour demeurer dans un monde parallèle où, les critères de l’excellence étant subjectifs, la médiocrité peut de soi-même s’ériger en excellence. Dès lors Raoult peut-il faire la constatation suivante : « J’ai compris que dans notre pays, les faits vérifiables n’étaient pas utilisés mais que l’évolution reposait sur une réputation aux sources inconnues. » (p. 164) Si en effet aucun fait objectif n’est vérifié, seule compte la capacité de chacun à mettre en scène sa prétendue compétence. Comme tous les autres domaines, la science est un élément de théâtre parmi d’autres, un gadget qui tient lieu de faire valoir aux prestidigitateurs. « Notre société a choisi le spectacle et le divertissement, le fou du roi est plus riche et plus prestigieux que le roi ! » (p. 191)
D’accord avec Raoult, j’avouerai que pour moi, un des signes les plus révélateurs de la déchéance de notre pays quant à la place culturelle qu’il incarnait dans le monde il y a encore quelques années, est l’importance prise par le bouffon Cyril Hanouna : amuseur public à l’humour vulgaire et horripilant, le voilà devenu le présentateur politique le plus en vue aujourd’hui ; son émission est incontournable, et c’est d’autant plus grave qu’il est l’un des seuls à oser inviter des personnalités controversées (dont le Pr Raoult d’ailleurs). Loin d’être réjouissant, il est intolérable que les rares personnalités à s’opposer à la doxa, soient obligées d’aller chez lui, et de subir ses manques de respects et ses éructations idiotes, ainsi que les rires chevalins de ses invités rougeauds, pour pouvoir être entendus. De la sorte, effectivement, peu importe que ce qu’ils ont à apporter soit documenté, réfléchi, argumenté : leur parole est mise au même niveau que les pitreries d’Hanouna, et seule l’habileté à épater les spectateurs compte. Ainsi pour Raoult, l’héroïsation de certaines personnes aujourd’hui (lui ne mentionne pas spécifiquement Hanouna) n’a rien à voir avec un don extraordinaire dont ils seraient possesseurs, mais au contraire dépend de leur capacité à se rapprocher de la foule, à faire comprendre à la masse qu’ils n’ont rien de spécial qui les distingue d’elle : « […] il n’est même pas sûr que pour un certain nombre d’entre ces héros modernes le talent ait été la source de leur succès, mais plutôt la capacité des gens à s’identifier à quelqu’un qui n’avait pas de qualités intellectuelles immédiatement classifiables les différenciant d’eux. » (p. 316)
Or, cette primauté du spectacle sur la science (ou la culture en général) en Occident, là aussi, est adoptée par les dirigeants politiques. Eux qui devraient prendre des décisions pour arrêter cette dérive néfaste, voyant leur autorité décroître et leur image pâlir face à la gloire des acteurs, présentateurs et stars en tout genre, acceptent de se plier aux règles de la scène et font leur show. Refusant comme à son habitude de prédire quoi que ce soit, Raoult en revanche observe l’Histoire et s’aperçoit que, souvent par le passé, le fait que les politiques s’abaissent au niveau des saltimbanques a conduit à des régressions civilisationnelles : « Cela me rappelle que l’empereur Commode, qui mit fin au siècle d’or de l’Empire romain, descendit dans l’arène pour jouer au gladiateur, et que Néron se produisit comme chanteur en Italie et en Grèce, avant de mettre fin à la première dynastie de l’Empire romain. » (p. 192) Mais si ce qui attend l’Occident est du même acabit, un paramètre technique nouveau donnerait à sa chute une nature inédite et potentiellement plus radicale : l’addiction aux écrans, réduisant les capacités de concentration, la mémoire et même l’aptitude à l’empathie (aptitude qui, je le rappelle, est pour Philip K. Dick ce qui distingue l’humain du robot), isole les êtres humains dans ce monde parallèle subjectif qu’ils ont élu, si bien qu’un retour au monde physico-chimique pourrait ne pas être envisageable : « Une nouvelle forme d’humanité avec un cerveau différent est en train de se développer sous nos yeux. Sous l’effet de l’addiction aux écrans (appelée par certains ‟drogue digitale”), une atrophie de la matière grise est observée. […] La transmission à la descendance de ces modifications du cerveau est inconnue mais possible. » (pp. 285-286)
Quoi que l’avenir réserve à l’Occident, toujours est-il que son prestige déjà s’est éteint. Raison pour laquelle surgissent ce que politiciens et media appellent « communautarismes » et qui, pour Raoult, ne sont qu’un symptôme de la fin de notre domination mondiale : nous ne suscitons plus chez les autres civilisations le « désir mimétique », dirai-je pour citer René Girard. Les autres ne veulent plus faire comme nous car nous leur semblons mal portants. « Le choc est d’autant plus dur qu’il révèle que nous ne sommes plus l’idéal, le modèle, mais la fin d’un cycle. Les cartes des civilisations dominantes/dominées se redistribuent. Le ‟communautarisme” est le témoin du désenchantement de la civilisation occidentale et l’annonce d’une mutation profonde à laquelle les rodomontades des politiques ne changeront rien. » (p. 238) Raoult semble contempler avec une ironie toute nietzschéenne, aussi bien les « identitaires hargneux » qui réagissent à leur perte de prestige par un retour à une histoire fantasmée exaltant le nationalisme et le racisme, que les nouvelles civilisations conquérantes en plein essor qui prennent le dessus sur nous, et ajoute en passant que la position des stoïciens fatalistes, qui font ce qu’ils peuvent du temps qui leur est imparti sans chercher de sens eschatologique à la vie, est la seule qui ne soit pas agressive envers les autres, et est souvent le mode de pensée « des scientifiques les plus créatifs » (p. 275).
Par le terme d’eschatologique (qui n’est pas employé par Raoult), je n’entends pas seulement les religions, mais aussi leur ersatz moderne, dérivé du marxisme, qui croit à un progrès continu qui mènerait en fin de compte l’humanité à un bonheur absolu. Il est évident que cette croyance est mise à mal par notre nature mortelle, et renforce encore la peur de la mort puisque celle-ci, pour une pareille théorie, semble évitable par les progrès de la technique et, donc, aberrante lorsqu’elle survient. Le Professeur Raoult voit dans cette sorte de religion laïque l’explication de l’attitude des Occidentaux dans la crise du covid : refusant la réalité biologique de la mort, les tenants de cette religion, parés de leur vocabulaire laïque, moderne, scientifique, ont recours à des méthodes archaïques sous l’effet de la peur : des prévisions catastrophistes quant à l’évolution de la maladie, comme fléau punitif si les commandements magiques (le vaccin miraculeux, le port du masque en toute situation…) ne sont pas respectés : « Le recours aux prophètes comme dans les situations de catastrophe des temps anciens pour prédire l’évolution d’une maladie imprévisible et qui a différé de tous les types d’épidémies connues jusqu’à ce jour confirme la terrible évolution vers le monde de Philipe [sic] Dick (Simulacres), de moins en moins connecté avec la réalité observable. » (p. 105) L’attitude raisonnable, répète-t-il une fois de plus, étant de soigner les malades avec ce que l’on a, en attendant que la recherche ait trouvé des moyens plus efficaces, sans chercher à jouer les devins ni espérer un remède équivalent à une intervention divine. Mais tenir une position modérée comme celle-ci diffère du consensus ; et puisque le consensus a tout d’une religion, la position modérée a tout d’une hérésie. « L’hérésie par rapport à l’orthodoxie du pouvoir se trouve maintenant dans le monde de la santé. » (p. 103) Pour l’orthodoxie, les données scientifiques ont cessé d’être neutres et objectives, désormais les chiffres sont politisés et ceux qui les manient, étiquetés politiquement.
Mais la peur déraisonnée de la mort et la croyance en un bonheur parfait résultant du progrès, mène comme tous les fanatismes à des non-sens flagrants : notamment, on s’en souvient, l’interdiction des visites médicales et des médicaments : « La visite à domicile a disparu, et, dans l’affolement lié au COVID-19, la visite chez le médecin a disparu aussi. […] L’interdiction d’usage de médicaments qui avaient fait la preuve de leur innocuité depuis des décennies a été un des sommets de la médecine dématérialisée. » (5) (p. 102) Autre non-sens : la volonté d’éradiquer la douleur, qui conduira à terme à une exacerbation de celle-ci : « Si l’on ne peut plus surmonter la moindre douleur – actuellement on fait des anesthésies locales aux enfants avant un vaccin ou une prise de sang –, le seuil de tolérance à la douleur va diminuer et toute douleur deviendra rapidement insupportable. » (p. 34) Ainsi donc les progressistes appliquent-ils leur grille de lecture préfabriquée sur le réel sans songer qu’il en sortira des effets inverses à ceux recherchés, plutôt que de s’adapter pour augmenter leurs chances de survie. Armés de leurs pensées toutes faites, ils sont, pour reprendre la chanson de Jacques Higelin, « comme un poulet dans le noir, tenant une prise de courant, qui cherche en tâtonnant à se brancher quelque part » (6), autant dire en quête de repères.
*Chroniques pour une humanité en quête de repères, 2022, éditions Michel Lafon
Notes
(1) Charles Péguy, Note conjointe sur M. Descartes et la philosophie cartésienne, 1914
(2) Alexandre Zinoviev, Les Hauteurs béantes, 1976
(3) « Si l’on est marqué du sceau de l’infamie au cours d’une réunion de l’entreprise ou de l’institut, c’est la fin. Or, c’est ce qui arrive toujours normalement, à la propre initiative de la base, à moins qu’il y ait des directives contraires qui viennent d’en haut. Car, chez nous, figurez-vous, si quelqu’un de valable arrive à percer, c’est seulement s’il reçoit une protection d’en haut. » Alexandre Zinoviev, Ibid.
(4) Au sujet de l’objectivité, Raoult va d’ailleurs trop loin à mon sens, puisqu’il étend ses critères d’excellence également à la philosophie et à la littérature, ayant tendance à considérer que le prix Nobel ou l’impact qu’a eu tel courant de pensée sur l’Histoire de notre civilisation, est une marque sûre de qualité objective. Je préfère souvent pour ma part les œuvres cachées ou ce qui, dans une œuvre célèbre, ne participe pas de sa célébrité.
(5) On voit par cette citation comment le totalitarisme sanitaire continue et amplifie la fraction remarquée par Raoult entre, d’un côté le monde physico-chimique et de l’autre, la réalité parallèle où les êtres humains sont davantage reliés à leurs écrans qu’à leurs semblables. En un mot, tout va dans le sens d’une humanité numérique et amorphe. L’essai de Raoult, dans la droite ligne du Gai savoir comme il a été dit plus haut, se refuse à tenter d’unifier ces informations en une théorie globale. L’idée que des gens comme Klaus Schwab ou Bill Gates puissent œuvrer pour concrétiser ce projet de modification de la nature humaine, dans un but de contrôle, est je pense radicalement opposée à la façon de penser du Professeur. Au risque d’en décevoir certains (détracteurs comme admirateurs), il ne fait preuve dans cet ouvrage d’aucune tendance complotiste. Il l’est en tout cas bien moins que moi.
(6) Jacques Higelin, « Tom Bonbadilom », dans l’album Tombé du ciel, 1988
(Critique rédigée après avoir lu le livre de Raoult, les 15 et 16 mai 2022.)
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le 21 mai 2022
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