décembre 2008:
Bible du cinéma bis.
C'est du très bel ouvrage. Je suis tombé dessus par hasard à la médiathèque et j'ai un gros coup de cœur. Je vais me le payer un jour ou l'autre.
Outre l'exceptionnelle densité d'information, l'ouvrage allie style et entrain. Laurent Aknin parvient à nous donner envie de voir des films méconnus, de découvrir des auteurs de ciné bis pour le moins repérés comme mauvais voire médiocres en d'autres lieux. Et cette capacité à donner envie, à susciter du désir pour des films que je ne connaissais pas ou que j'avais étiqueté nanars ou navets à honnir est en soi une victoire et un bienfait. C'est un signe que l'auteur manie bien sa plume. Or, il n'y a rien de mieux que de lire un bouquin qui crée le désir. J'adore ça.
Je louerais également sa capacité à élargir, à entrevoir dans le néant le positif d'une filmographie d'un acteur ou d'un cinéaste. J'aime particulièrement comment Aknin ne ferme pas les fenêtres sous des dehors simplistes autant que snobs. Cet homme-là a une ouverture d'esprit des plus salutaires.
J'ai récemment essayé de lire l'anthologie des nanars de Forestier mais il est difficile de parvenir à terminer la troisième page tant le ton et l'humour répétitif lassent, immanquablement. C'est toujours la même chose. Toujours le même esprit pédant. Toujours le même mode d'humour. A trop vouloir se moquer on finit par tomber dans le travers que l'on dénigre chez les autres. Le parti pris comique de se moquer en continu éreinte très vite. La moquerie et l'humour font place à du mépris jusqu'à l'abjection. Je me permets de parler de cet ouvrage dans cette critique parce que Cinéma Bis d'Aknin est le contre-pied exact du bouquin de Forestier. Anti-snob, riche, ouvert... intelligent en un mot. Là où Forestier piétine à force de railleries fatigantes (il faut avoir vu tous les films pour bien comprendre, élite de mon cul donc) Aknin suscite la curiosité et l'envie.
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