Voilà, je l'ai lu. Le livre dont tout le monde parle et que certains affichent fièrement dans les transports en commun. Je rappelle rapidement que Cinquante Nuances de Grey est une fan fiction inspirée de l'univers de Twilight, on y retrouve d'ailleurs certains codes (le meilleur ami issu d'une minorité ethnique, l'amour impossible, le mec inaccessible riche à en crever et j'en passe.)

Je l'ai ADORÉ ! Vraiment c'est le livre de l'année, je n'ai pas pu m'en décrocher, l'histoire d'amour est tellement romantique, l'auteur écrit tellement bien...

Ha tu y as cru alors derrière ton écran ? Pas crédible n'est ce pas ? Cette chronique risque d'être la plus cassante et véhémente que je n'ai jamais écrite alors j'ai voulu tenter de faire bonne impression. Pour ceux qui ont adoré ce livre, je m'excuse d'avance.

Ma première impression : j'ai ris. Réellement. Certains passages sont tellement débiles que je ne pouvais m'empêcher de sourire. Je citerais ce merveilleux passage copié sur Twilight bien sûr: Alors que Bella manque de se faire aplatir entre deux voitures, Ana risque de se faire "écraser" par - attention tenez-vous bien - UN VELO. Alors réellement même si un vélo peut rouler vite et vous faire très mal, elle n'était absolument pas en danger de mort (peut-être des côtes cassées). C'est de loin le moment le plus ridicule du livre.

Parlons des personnages... Anastasia est littéralement insupportable. Je trouvais Bella chiante mais alors là on atteint des summums. Entre sa triple personnalité redondante au possible (si je comptais le nombre d'occurrences de "ma conscience" et " ma déesse intérieure" je pense que j'en aurais pour la nuit), et ses pleurnicheries de gamine effarouchée, ça m'a juste donné envie de lui claquer la tête contre un mur jusqu'à ce que mort s'en suive. Kate est stéréotypée au maximum, je ne m'attarde même pas sur José (la dite minorité ethnique) ni sur les parents. Quand à Christian il ne sert à rien à part à trousser Ana toutes les 3 pages et à faire planer un pseudo mystère sur son enfance. Décrit régulièrement comme le mec le plus irrésistible de la planète j'ai trouvé qu'il était bien creux et n'ait pas du tout réussi à m'y intéresser.

L'écriture... Diantre. Je n'ai jamais lu un livre aussi mal écrit. Niveau répétitions, EL James est particulièrement en forme. Les mots revenant toutes les trois lignes étant: "Déesse intérieure, Cul, Beau, Erection, Baiser, Mouille, Putain" et j'en passe. Facile à lire d'accord, mais qu'est ce que c'est naze. Le côté BDSM m'a profondément gonflé. En plus j'ai trouvé ça vraiment très soft comme BDSM, on sent tout de suite que c'est pour attirer les jeunes vierges effarouchées ou les filles en manque, par contre je précise qu'ici nous n'avons pas vraiment à faire à de l'érotisme mais à du porno. J'ai souffert mentalement de la lecture de ce livre et je me dis que finalement je me suis pris bien plus de coups de fouets intellectuels que Ana de réels. Quand à mon âme de littéraire, elle est restée prostrée de douleur dans un coin de mon cerveau pendant la lecture.

J'ai lu quelque part sur la toile que James aurait écrit ce livre pour répondre à la question "Que faire si votre nouveau chéri d'amour est adepte de BDSM et pas vous ? Comment réagir ?". Deux types de réponses à mes yeux: Essayer ou se barrer en courant. Pas besoin d'écrire 550 pages pour l'expliquer. D'autant plus qu'ici on nous montre l'image d'une pauvre fille naïve qui accepte tout, y comprit un contrat obscure, sans en avoir vraiment envie. Je trouve ça malsain. C'est quoi cette image de fille docile qui pour garder son homme doit se plier à tous ses caprices ? Aimer ce n'est pas ça et je ne vois pas l'érotisme dans l'histoire d'une fille qui se rabaisse à ce point. Ses tentatives de rebellions sont toujours étouffées à cause d'un chantage affectif de Christian. Vous me direz "il tente de faire des concessions". Oui enfin... Il faut voir les concessions du type "3 heures de sport (obligatoires) au lieu de 4". Wouhou. Tout ça pour dire que je suis contre l'image que véhicule ce livre et j'espère qu'elle change au fur et à mesure de l'histoire. On peut aimer à un point inimaginable sans pour autant se rabaisser, faire des concessions dans un couple ça n'est pas accepter un truc dégradant qui nous révulse pour avoir le droit à des choses qui devraient être normale (comme dormir avec elle par exemple). Je vais m'arrêter ici parce que sinon j'en ai pour la nuit...

Je ne lirais peut être pas la suite, ou peut être que si. Ca doit être mon petit côté Sado Maso à moi aussi.

Quand je vois que 44 millions d'exemplaires se sont vendus et qu'il reste le livre le plus vendu de la semaine, sans compter la future adaptation au grand écran j'ai envie de me facepalmer.


(Critique complète visible ici : http://lespetitsmotsdesaefiel.blogspot.fr/2013/02/cinquante-nuances-de-grey-el-james.html#more)
Saefiel
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le 21 févr. 2013

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