Ce que j'aurai surtout retenu de ce roman, c'est sa mise en page ! Une véritable provocation à l'heure de la préservation de nos ressources naturelles que cette disposition étudiée pour donner une consistance matérielle à un ouvrage découpé en "chapitres" dont la plupart ne remplissent même pas une page.
Pour ce qui est du fond, il m'a paru tout aussi léger et ne m'a pas convaincu d'aller plus loin dans l'oeuvre de Proust dont je n'ai lu - honte à moi ! - que "Du côté de chez Swann". Comme d'autres sans doute, et en ce sens Stéphane Carlier a réussi dans son entreprise quelque peu mercantile, je comptais m'affranchir de la fameuse formule d' Anatole France "La vie est trop courte et Proust est trop long." mais cette histoire d'une Fabrice Luchini au féminin qui passe du salon de coiffure à la lecture à voix haute sur scène est trop superficielle pour atteindre l'objectif que je lui avais fixé.
Si Proust n'est pas d'un accès des plus aisés, il en va tout autrement de la prose de Stéphane Carlier qui multiplie les personnages caricaturaux pour égayer le chemin qui mène au grand écrivain.
"Ils ne sont pas nombreux, ceux qui se réinventent." Si Clara l'a fait, elle qui pensait que Céline (Louis-Ferdinand) était une romancière au même titre que Colette, cette prouesse n'est-elle pas à la portée de tout un chacun ?
Un roman "feel-good" de plus dont on peut s'étonner qu'il ait été publié dans la fameuse Collection Blanche de Gallimard ...