Le contexte de Code 93 est tiré de l'actualité la plus récente. Il s'agit du projet du Grand Paris, projet qui consiste à agrandir la capitale en y ajoutant les départements de la petite couronne, le 92, le 93 et le 94. Cette fusion serait la promesse d'investissements faramineux qui se chiffreraient en centaines de milliards d'euros avec de beaux pots de vin en perspective. Dans ce projet idyllique un département fait tâche : le 9-3.
Le taux des homicides y est trois fois supérieur à la moyenne nationale, les trafics souterrains ont provoqué la création de zones de non-droit et des émeutes éclatent de temps en temps. Bref si vous aviez une entreprise ce n'est certainement pas l'endroit où vous choisiriez de vous installer. Pour tenter de minimiser les problèmes il est tentant pour l'Etat, les maires et la direction de la PJ d'essayer de faire diminuer artificiellement le nombre des homicides et d' améliorer ainsi les statistiques.
C'est là qu'apparaît le Code 93 qui a pour objectif de faire disparaître les dossiers des morts « invisibles », toutes ces victimes de la drogue, de la prostitution ou des réglements de compte ayant rompu les ponts avec leur famille et mentionnés dans les dossiers comme « disparus sans laisser de traces ». Mais un grain de sable nommé Camille va faire échouer tout le plan comme c'est souvent le cas.
Le grand mérite d'Olivier Norek qui est lui-même lieutenant de police à la section Enquête et Recherche du SDPJ 93 est de décrire des situations, des lieux ou des personnages qu'il connait et de le faire d'une écriture nette et enlevée. Cependant je ferai un petit reproche à l'auteur, c'est de faire trop d'incursions sur le terrain du macabre comme la plupart de ses confrères auteurs de polars contemporains.
Mais c'est sans doute précisément cette surenchère que demande la public actuel. Sinon j'ai suivi avec intérêt l'enquête aux côtés de Victor Coste, Ronan, Sam ou Johanna dans les cités du 9-3. De loin bien sûr, pour éviter les boules de pétanques lancées du haut des immeubles sur la tête des policiers.