Encouragé à lire du Brandon Sanderson, j'attaque ici ma troisième œuvre de cet auteur. Grand fan de comics que je suis, le thème me tentait tout particulièrement, d'autant que la déconstruction du surhomme a souvent donné des grandes histoires dans le monde du neuvième art.
Mais loin de prendre son inspiration dans le monde des bulles et des cases, Sanderson lorgne du côté du post-apo dans le fond, quant à la forme il l’aligne davantage sur un rythme hollywoodien. Le tableau d'un pays fracturé en moins de dix ans, laissant des villes en ruine sous le joug de tyrans sanguinaires tout-puissant, dont cette Newcago plongée dans une nuit éternelle, où les opposants politiques se terrent dans des tombeaux d'acier, a quelque chose d'assez prenant. Mais cela restera une toile de fond, finalement peu explorée. Car loin de poser son récit sur ce monde à la vie si rude, le roman engage le lecteur et son héros, dès le premier chapitre, dans une vendetta menée tambour battant. Tuer Coeur d'acier, tuer tous ses lieutenants, détruire son empire et danser sur son cadavre, c'est le plan de la cellule de rebelles que nous suivons à peu de chose près, rebelles qui virent terroristes quand ils s'attaquent à l'électricité de leurs concitoyens.
Les personnages sonnent artificiels pendant la majorité du livre. En particulier ce héros Mary-Sue qui tombe amoureux de la premier fille qu'il croise, qui connait l'encyclopédie et réfléchit à mille à l'heure en plein combat contre des titans, a de quoi agacer. Néanmoins, la succession de twists apporte un éclairage nouveau sur deux d'entre eux, ramène sur le devant de la scène la question morale de ces surhommes - éludée tout du long - et donne vraiment envie de poursuivre la saga, laissant derrière nous cette vengeance absurde pour se concentrer sur le cœur du sujet : ce qui habite ces surhommes, les dilemmes qui les tourmentent et leur propre vision sur le carnage qu'ils ont causé.
Concernant la faiblesse de Coeur d'Acier, j'apprécie toujours ces concepts qui encouragent le lecteur à trouver ses propres pistes et hyopthèses. J'avais une idée au bout d'une centaine de pages, qui concordait même avec le nouvel élément rajouté au milieu du livre (les vidéos de propagande montrant de faux actes de destructions) mais j'avais parié sur le mauvais cheval. La vrai faiblesse, tout à fait convaincante, amène une scène finale percutante, ayant également le méritable d'être trouvable.
Plein de défauts, il reste un livre plaisant, à l'écriture efficace dans l'action, et à une mise en scène toute cinématographique sur certains aspects : destruction d'hélicoptères à partir d'une moto dans les airs, combat final en plein milieu d'un feu stade de football, confrontation en 1 à 1 successives sur la fin, punchline aux vilains...