Après avoir vaincu le Roi Vampire, Roland et ses compagnons de l'ordre des Haut conteurs voient leurs pas se porter en direction d'un duché où sévit une malédiction. Tandis qu'ils cherchent des traces de Ruppert, leur compagnon disparu, ils entendent parler de la Malebête, une créature de cauchemar qui occis et dévore ses victimes sans répit. Résolus à découvrir le fin mot de l'histoire, les capes pourpres vont mener l'enquête, ce qui n'est pas du goût de tout le monde...
Mené tambour battant, voici un récit qui enchaîne les temps de réflexion et d'action avec une science consommée de la narration. Roland, Mathilde et Geoffroy Bouche-Goulue, l’exubérant Haut conteur insatiable quant il s'agit de nourriture, vont tenter de dénouer l'écheveau complexe qui lie la bête, un mystérieux sorcier, le bouillonnant duc et sa descendance. Si l'on ajoute une pincée de noir parleurs, l'intrigue se complexifie au possible. Les auteurs auront néanmoins eu la bonne idée de découper tout cela en étapes qui dévoilent avec parcimonie des éléments de compréhension, entretenant ainsi savamment le suspense.
Le lecteur se retrouve ainsi piégé par les révélations surprenantes, les rebondissements hardis et les combats désespérés. Tout est si judicieusement équilibré que l'épilogue arrive alors que l'ennui ne brillait que par son absence. On pourra ajouter que Roland mûrit grandement, pratique l'introspection et que la belle Elena, l'apprentie Haut conteuse, ne cesse de troubler son cœur à son corps défendant. D'autre part, le duo qu'il forme avec Mathilde s'avère toujours aussi efficace et plaisant.
Un excellent récit qui se conclut par un événement qui pousse à se saisir immédiatement du tome suivant ! Roland n'a pas fini d'en voir de toutes les couleurs, pas seulement du pourpre...