Ouhla ça fait très longtemps que je ne me suis pas prêté à l'exercice. Ok...hem-hem...allez c'est reparti.
Il y a 3 mois j'ai pu découvrir "Colonies", un recueil de nouvelles de Laurent Genefort publié aux éditions Folio SF (qui ont eu la gentillesse de m'en envoyer un exemplaire, merci à eux).
La conquête/colonisation de l'espace sont les principaux sujets abordés dans ces 10 nouvelles qui sont séparés en deux parties distinctes : colonies planétaires et colonies spatiales, permettant de varier les genres et les narrations de chaque texte.
C'est la première fois que je vais faire ça dans une de mes chroniques, mais en relisant mes notes (d'il y a 3 mois) sur chacune des nouvelles, je les ai trouvées très claires rédigées ainsi, à chaud. C'est donc comme cela que je vous les propose, vous en souhaitant la bonne lecture.
/!\ Et si vous voulez garder une certaine fraîcheur sur ce livre, je vous conseille de ne pas lire ma chronique, qui est assez détaillée /!\
PREMIÈRE PARTIE : COLONIES PLANÉTAIRES
- Le lot n°97 : Une histoire super intéressante à propos d'un musée-ovni. J'ai beaucoup aimé l'originalité et l'efficacité de celle-ci, la plume est fluide et le récit très bien travaillé et raconté. J'adore ce genre de nouvelles de science-fiction.
- Le Dernier Salinkar : Une chouette histoire sur la protection des espèces en voie de disparition, et encore une fois sur une colonisation extrême et abusive de la part de l'homme. Le monde décrit est très évocateur, la plume ainsi que le propos est très fluide, il m'aura juste manqué un petit attachement au personnage ou un retournement de situation pour que le récit me marque plus.
- Le Bris : L'humanité tente de survivre sur une planète inhospitalière. Toujours un grand talent dans la description immersive du monde dans lequel on est plongé, avec une excellente explication scientifique de tout les dangers qu'il comporte. En revanche je ne trouve pas les personnages très bien construits, heureusement que les récits sont axés sur cette question de colonisation.
- Je me souviens d'Opulence : Les mémoires d'un homme qui a vécu sur Opulence. Le format est original de par la brièveté de chacun des souvenirs du narrateur, et cela permet de décrire les particularités de la planète avec une multitude de détails. On alterne entre anecdotes réalistes et celles propres à ce monde particulier, ce qui rend le récit addictif. La fin convient bien au texte mais j'aurais préféré quelque chose d'autre...
- Le jardin aux mélodies : On change de style d'histoire, avec une trame policière et une enquête, tout cela autour d'un jardin aux plantes mélodieuses. J'ai aimé ce côté policier/sf (bien que les deux genres soit très légers), et même si tout les éléments restent très softs on passe un bon moment de lecture. À vérifier par la suite : il me semble que les descriptions des femmes ne soient pas le point fort de Laurent Genefort, on retrouve des fois ce côté "vieillot" et on frôle les clichés pas ouf. Tout doux Laulau.
DEUXIÈME PARTIE : COLONIES SPATIALES
- Longue vie : Mouais. Une femme décide de terminer Le Jeu à l'approche de nouveaux colons. La nouvelle est assez courte, mais les éléments sf sont très complexes pour pas grand-chose au final. J'ai trouvé l'intrigue originale certes, mais moins bien réalisée que les autres du recueil...Ça manque de punch.
- T'ien-Keou : L'histoire d'un garçon TRÈS orgueilleux qui veut intégrer l'élite de la colonie, en gros. Dans le même carcan que les univers des précédents récits avec une mythologie différente et originale. L'histoire est un peu mieux que la précédente car un peu plus longue et développée, mais je trouve encore une fois que les détails surabondants de l'univers perdent le lecteur, et complexifient un récit qui n'est pas si dur à comprendre de base. Heureusement il y a quelques scènes d'action qui rattrapent un peu le rythme.
- La fin de l'hiver : Aaaah intéressant. Une équipe de survivant tente de découvrir ce qu'il y a par-delà les murs de leur monde frigorifique. La nouvelle est assez longue et très intéressante, tout d'abord c'est un récit d'actions puis la révélation tombe. L'ambiance et les détails de ce monde polaire sont très chouettes (j'adore ce genre d'univers), et le récit est cette fois très bien construit. Certains éléments me rappelle beaucoup l'univers d'Hypérion de Dan Simmons...en tout cas c'était très chouette.
- Proche-Horizon : Sympatoche, l'histoire d'une espionne de la Compagnie (élément récurrent des nouvelles) qui cherchent à voler des spécimens d'une colonie un peu spéciale. Franchement bien au niveau du rythme et de la description de tout ce monde, après au niveau de l'intrigue ça a déjà un peu été fait et les personnages ne sont pas hyper intéressants, notamment le personnage principal (et je pense que c'est ce qui m'a le plus gêné dans ce recueil...). Après ça se laisse très bien lire et les questions que cela soulève sur le pacifisme sont très intéressantes. Un chouette moment de sf.
- L'homme qui n'existait plus : La meilleure nouvelle du recueil. On est plus sur une novella (+ de 100 pages), d'un homme enfermé par quelqu'un dans une station orbitale...C'est un huis clos assez original, et le rythme du récit est pour le coup mené d'une main de maître. Les défauts que j'ai retrouvé dans certaines nouvelles sont toujours un peu présents : des descriptions un peu trop complexe parfois, des petites incohérences, un manque d'attachement aux personnages et une sexualisation des femmes sous-jacentes (ici plus qu'ailleurs dans le recueil). Après le récit est vraiment cool dans son coté enquête et huis clos (à la sauce "Misery" en sf).
Ma chronique de cette nouvelle est la même que celles que j'ai faites pour le reste du recueil : les univers dépeints, les concepts inventés et la base des intrigues sont des éléments très chouettes et même parfois super originaux, mais tout cela manque de nuances, de subtilités et d'émotions. C'est ce qui m'a empêché d'éprouver plus de sensations durant ma lecture.
PS : La postface est très intéressante à lire, notamment pour comprendre les liens des nouvelles avec le multivers de l'auteur et l'origine de toutes ces histoires. Ça m'intrigue un peu plus sur le reste de ses écrits.