C'est un peu long certes, mais quelle claque !

"L'Ami Imaginaire" est un roman fantastique qui m'a touché. Ému. Et même si tout n'est pas parfait dans celui-ci, je me souviendrais de l'excellent moment que j'ai passé avec ce livre, à dévorer ses 750 pages (bien remplies) en seulement 4 jours.

Dès le début, et ce pendant tout le roman, l'écriture, le style, et l'histoire ressemble à s'y méprendre à un autre maître de l'horreur : Stephen King. J'ai ressenti son influence à chacune des pages du récit, et les références sont nombreuses (certains passages m'ont fait pensé à Bazaar, Le Corps, Ça, Shining mais surtout Dreamcatcher).
Si vous avez déjà lu du King, vous savez à quoi vous attendre dans ce roman de Stephen Chbosky : une plume qui joue sur des émotions fortes ; un monde fantastique particulier et bien décrit ; l'horreur qui s'immisce dans une petite ville ; un groupe d'enfants qui décide de la combattre.
On s'attache à tous les personnages de cette histoire, car l'auteur les rends palpable et réels : c'est cela qui a fait que je me suis pris une claque durant ma lecture. La relation que détient Christopher avec sa mère est une des plus fortes et belles que j'ai pu retrouver en littérature (tout genres confondus). Les scènes qui découlent de celle-ci sont juste magnifiques et touchantes (d'autres personnages ont le droit au même traitement, mais je ne les citerai pas au risque de spoil).

Ces scènes magnifiques contrastent avec une intrigue plutôt horrifique au début, qui se dirige très vite vers le fantastique. Ce côté "fantastique" m'a beaucoup plus, étant extrêmement bien détaillé, et apparaissant lentement et inexorablement dans le récit. De plus, il est relié à un élément "réel" (dur de pas spoiler) qui nous est révélé au fur et à mesure, et qui m'a semblé crédible d'un bout à l'autre du roman.
"L'Ami Imaginaire" a beau être dense et très fourni, il se lit très bien. La plume de Stephen Chbosky est très fluide, descriptive, mais aussi ultra efficace dans l'action (comme peut l'être celle de KingOKJARRÊTEMESCOMPARAISONS) : j'ai été captivé par l'histoire quasiment du début jusqu'à la fin.

Quasiment ? Oui, car ce livre n'est pas non plus parfait. Les 200 dernières pages surtout, qui deviennent beaucoup plus lentes de par le fait que l'on a 10 points de vue qui nous racontent une scène en 50 pages qui peut se résumer en une seule. Ce ralentissement et ces longueurs font que l'on décroche un peu plus facilement de l'histoire. Une sorte de répétition s'installe dans ce dernier tiers, et clôt le livre d'une manière moins puissante qu'au début. Heureusement, l'épilogue remonte un peu le niveau je trouve, et nous tient en haleine jusqu'à la dernière page.

Alors oui, ce livre n'est pas parfait. Oui, le fantastique peut être un peu trop présent si vous n'y êtes pas habitué. Mais je me suis quand même pris une belle claque à la lecture de ce roman, et je suis heureux de savoir qu'il continue à y avoir des auteurs comme Stephen Chbosky qui nous livrent des romans purement fantastiques. L'ombre de Stephen King est très présente sur ce livre, pour mon plus grand plaisir, et j'ai maintenant hâte de découvrir le premier roman de l'auteur. Des lectures comme ça, ça ne s'oublie pas.

Merci aux éditions Calmann-Lévy pour l'envoi de ce roman. Vraiment.