impossible de dire quoi que ce soit de ce livre qui vous reste et simultanément vous tombe des mains - songe littéraire - de l'approche médicamenteuse et opératoire du traitement de la dépression, ce mal insaisissable - "on ne pourrait me guérir que de ne plus écrire" - "je fais effort pour replacer le peu qui me reste de courant intérieur dans le courant d'ensemble de la collectivité humaine : je désire même que ce frêle courant y soit emporté. Impossible à personne de vivre sans les autres, mais si l'on se donne aux autres, on disparaît en eux" - "Moi qui me suis toujours senti coupable de sommeil, pour qui le sommeil est fait pour rêver et rêver pour être - n'être pas ? - c'est comme si je meurs et dois au réveil renaître" - "Devant un pin : comment être à la fois il y a 2000 ans, maintenant et dans 2000 ans ?" - (p 184) "Comment me faire moi-même à cette réalité de ma langue, de la langue de mon être avant que je sois ? Comment accepter cette voix transitoire dont j'entends déjà l'accomplissement ? Cette langue dépasse ma pauvre force, elle va plus vite que ma pauvre volonté... Mais combien plus je me préférerais usant d'une langue lisible par tous dans l'immédiat (et pourtant...)" - "j'ai vécu comme âme, ni corps ni esprit mais âme, et vivre selon l'âme seule sépare de l'humanité. On ne peut vivre selon l'âme que dans l'au-delà" - "comment vivre alors en voyant des choses qui n'existent pas, entendant des choses qui n'existent pas, en touchant des objets qui n'existant pas.." / "alors tout y est réductible, et à rien, au RIEN : à travers ma conscience, l'infiniment petit écrase l'infiniment grand et inversemenet" - "comme je n'existe plus mais que mon âme redouble d'existence matérielle, j'ai besoin du choeur pour y dissoudre le peu d'existence qui m'y reste, et qui enchaîne encore l'âme"
"fixité-présent" / bonne santé = cerveau-pierre / érection qui ramène à la vie, à l'atroce normalité