Voici une apologie du plaisir de lire, et surtout de la liberté du lecteur face au livre et à la lecture.
Comme un roman commence sur le constat que la lecture est considérée par beaucoup de jeunes comme une corvée, s'interroge sur les raisons d'un tel état de fait (télévision, société de consommation, école...), et revient sur la nécessaire lecture d'histoires le soir lors des premières années d'un enfant, ce qui constitue une sorte de pédagogie du plaisir de la lecture, de sa gratuité.
L'ouvrage aborde ensuite le thème de l'apprentissage progressif de la lecture, puis l'énervement des parents au sujet de la compréhension d'un texte par leur enfant, la punition de la suppression de la télé s'il n'y arrive pas : la lecture transformée en corvée et la télé en récompense ! Pour Pennac, plutôt que chercher à tout prix le résultat, les progrès, la rapidité, il faut laisser l'enfant progresser tranquillement et surtout faire en sorte que la lecture soit toujours un plaisir, un plaisir gratuit.
Pennac critique aussi le fameux dogme selon lequel "Il faut lire", inculqué par la société. Il fait aussi sans doute référence à sa propre expérience de professeur de français quand il parle d'un prof ayant redonné le goût de lire à des élèves après leur avoir lu à voix haute des extraits du Parfum de Suskind. Il nous explique aussi que lire prend du temps et que quand on dit qu'on n'a pas le temps, c'est qu'au fond on n'a pas vraiment envie de lire, car ce temps, on arrive toujours à se l'offrir quand on prend du plaisir à la lecture.
L'ouvrage se termine par les dix droits imprescriptibles du lecteur, dans lesquels on trouve notamment le droit de sauter des pages, de ne pas finir un livre, de lire n'importe quoi, de lire à haute voix...
Comme un roman est donc très intéressant, en plus d'être plaisant et très bien écrit. A lire donc ... si vous le souhaitez.