Vous n’êtes pas toujours bien renseigné sur un quatrième de couverture ayant tendance à enjoliver le contenu d’un roman.Avec Comment j’ai rencontré les poissons, je m’attendais à un livre drôle avec une relation père/ fils creusée et significative.Le dispositif veut qu’Ota Pavel raconte son enfance et son adolescence dorée auprès d’un père fantasque.Alors, oui de l’exaltation et de la péripétie, il y en a au kilomètre, et ce qui devait me réjouir a fini par me saouler. En fait, la raison est que la majeure partie du récit tourne autour de la rivière, des parties du pêche et d’un soupçon de braconnage. A moins d’être un mordu de ce loisir ( que d’autres élèvent au niveau d’un sport), comment être concerné et attentif? La façon de parler poissons-hameçon-canne à pêche m’a paru tellement obsessionnelle qu’elle m’a interpellé.Et c’est finalement ces sensations troublantes confirmées par la teneur de l’épilogue où l’auteur confie à demi-mot un problème mental.L’auteur de la postface confirme ce propos un peu plus loin.Tout explique la narration enfiévrée où le lecteur est dérouté de ne pas sentir évoluer l’enfant vers l’adulte; que toute description est enjolivée. A mon avis, les gens qui taxent ce roman d’optimiste et gai, ne conçoivent pas le grain de folie d’Ota Pavel et ce qui en découle malheureusement.Par contre, là où il y a une matière littéraire consistante, c’est dans l’évolution de la Tchécoslovaquie. L’auteur décrit très bien ce pays passé du nazisme au communisme, des croyances au désillusions, et que finalement les habitants de Prague et des alentours ont su se préserver grâce à des plaisirs simples de l’existence.C’est la grande leçon de ce livre et son point de vue le plus émouvant.