Étonnant
Je me reconnais dans cette confession sur bien des points. L ´écriture est jubilatoire et génère une réflexion sur l évolution de la société en particulier sur les relations hommes femmes
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le 1 mai 2023
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Chronique vidéo : https://www.youtube.com/watch?v=c4zgk8-Zjfw
Bonjour à tous, aujourd’hui on va parler du nouveau livre de Beigbeder, Confession d’un hétérosexuel légèrement dépassé
De quoi ça parle ? Comme le titre l’indique, le livre est sous forme de confession. Il s’agira pour Beigbeder de revenir sur ses erreurs du passé, croit-on, avant de s’apercevoir que la forme est plus un édito rallongé pour s’épancher sur notre époque.
Le premier chapitre, par exemple, se marie très mal avec le reste du bouquin et me fait me demander s’il n’a pas été commandé par l’éditeur pour ajouter un peu de souffre (enfin, de souffre éventé) à la suite des confessions beigbederiennes. En effet, tout est fait pour être répété remâché par les plateaux télés et sur twitter, faut presque le saluer pour ça — abandonner toute ambition littéraire pour devenir un (très) long billet d’humeur sur les ravages présumés de notre temps. Ou ce qu’on appellerait la fragilité bourgeoise, j’ai envie de dire. Que je lise Elle, ou que je zapouille sur CNews, c’est le même laïus : les réseaux sociaux permettent à tous de s’exprimer, c’est l’époque des tribunaux médiatiques, on ne prends plus le temps de réfléchir à froid nos situations, on vocifère, et gnia gnia gnia. Et le problème, c’est pas le contenu, à la limite, c’est pas très original, mais on peut en faire quelque chose, si on prend le temps. Beigbeder cite par exemple Coleman Silk du roman de Roth dont j’ai parlé récemment : La Tache. Si on y réfléchit, et comme le dit Beigbeder, c’est le premier personnage qui emblématise ce que beaucoup appelle la cancel culture. Mais finalement, ce que Roth en fait, c’est uniquement le point de départ de son roman, pour en faire une véritable œuvre poétique, qui réfléchit les mutations de son pays avec une polyphonie qui empêche de savoir ce qu’il critique, dans le fond. C’est ça, une œuvre, quelque chose qui dépasse le lieu-commun et devient autre chose.
Une autre chose qui me chiffonne, c’est la faculté à Beigbeder de répéter les mêmes phases sur CNews que celles qu’il a écrites dans son bouquin — sur les wokes par exemple, il s’auto-cite à la virgule près. Comme si il avait écrit ça uniquement pour le pérorer sur les plateaux TV. Et donc, c’est ça, la prouesse dont je parlais plus tôt : l’abandon de la littérature pour la discussion de café. Pleurnicher sur son sort, dire des trucs comme : «
Il se plaint du fait qu’il ait reçu une fessée cul nu dans son enfance par un prêtre — et tu te dis, quel est le niveau de privilège du mec, pour que le seul traumatisme de sa vie, ce soit ça ? Qu’il le mette en comparaison avec le viol que l’une des victimes de PPDA ait vécu, pour dire que lui aussi il a souffert ? A quel moment il s’est dit que c’était une bonne idée de faire ça ? C’est pour ça que je crois que sous ses nouveaux airs naïfs, Beigbeder est toujours le même cynique que dans 99 francs. Il est le publicitaire qui vend à son public sa camelotte, ici, ce sera les reac qui commencent à trouver que c’est pas tout, mais que me too, ça commence à bien faire. (suite en vidéo, lien : https://www.youtube.com/watch?v=c4zgk8-Zjfw
Créée
le 5 mai 2023
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7 j'aime
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