Bon et bien je crois que je n’accroche tout simplement pas au style d’Eric Vuillard. Les faits (l’horreur Belge au Congo notamment) sont ignobles mais finalement ils ne sont que très peu détaillés. L’auteur passe plus de temps à s’indigner dans une langue que les plus cléments diront poétique au lieu d’expliquer, d’exposer et même peut-être d’analyser. Le passage sur les Goffinet, jumeaux mais dont la mère aurait selon Vuillard pu en avoir 3, 4, 5 même 6 est grotesque. De la perte de temps et d’espace dans un livre qui est déjà si court.
Vuillard parle de photos qui l’horrifient où des hommes portent les mains coupées, où les enfants ont un regard perçant, ok, mais dans ce cas-là ce serait bien de les y mettre ces photos non ? surtout quand l’auteur parle plus des émotions que les photographies lui causent sans décrire les images plus que ça.
Je ne reviens pas sur les faits décrits mais personnellement j’aurais apprécié en apprendre beaucoup plus sur ces massacres et sur ces personnages et éviter que l’auteur ne sombre dans un purgatoire lyrique et décrire ces personnes (notamment Fievez) en proie aux fantômes de leurs ignominies. Ou sinon en faire un vrai exercice littéraire. Le parti pris de l’auteur, tout comme dans Tristesse de la Terre ne me permet pas d’adhérer. Je suis d’ailleurs preneur de tout conseil de lecture sur cette période car elle mérite sans aucun doute qu’on s’y attarde.