Vite, un bel aérateur pour bouffer les odeurs
Constellation. Il y a un tas d'adjectifs qui me viennent quand je repense à ce bouquin. Un échantillon pour me les sortir de la tête : complaisant, terne, prétentieux, faux, condescendant ou encore rébarbatif. Désolée pour la liste et merci de l'avoir lue.
Certes, il faut saluer le travail de recherche sur l'événement et sur la biographie de toutes les personnes qui ont gravité dans ou autour de cet avion, mais c'est bien tout. Sur le sujet, j'aurais préféré du coup lire un essai, un mémoire ou même une thèse. (Même si je pense que je ne l'aurai pas ouvert car les crash d'avion je m'en fiche un peu, je préfère les voir un dimanche soir à la télé sur NRJ12 avec une pizza, et les débats stériles sur le destin les coïncidences et les hasards, je préfère les avoir dans la cuisine avec mon père quand il sort d'un Murakami et moi du lit, et le détail de la vie privée de personnalités ou d'anonymes je n'en ai rien à cirer merci bien.) Hélas, tout ce à quoi nous avons droit c'est une bouillie littéraire. Une soupe insipide, avec des fils encore.
J'ose espérer ne pas être la seule à n'avoir lu dans ce roman qu'un entrelacs indigeste de noms, de dates, de vérités générales assommées avec l'arrogance du savant, d'interventions de l'auteur dans le style Brecht ou autofiction (ô la détestable habitude de parler de soi en train d'écrire), d'utilisations insupportables du futur pour raconter des événements passés ("Il n'en sera pas ainsi." TADADIIIN) mais aussi des citations impropres volées à mes écrivains préférés. Scandale ! (En vrai ils s'en fichent ils sont morts. Ils se seraient amusés je pense, de voir leurs textes détournés ainsi, ou alors plus probable, ça leur serait passé au-dessus de la tête.)
Enfin, bref, je ne vais pas m'étaler davantage, ça ne vaut pas la peine. De toute façon, si vous aimez l'aviation, si vous aimez les beaux textes, si vous aimez les bonnes histoires, si vous aimez la fiction, si vous aimez Cendras, Saint-Ex et compagnie, si vous aimez l'éclaboussure du soleil après la pluie quand il est huit heures et que les rues sont vides et si vous aimez les petits cafés serrés eh bien je vous invite à aller vous perdre dehors, à vous perdre dans la contemplation de la vie en terrasse d'un café, à mourir en plein vol, plutôt que de vous infliger ce livre insignifiant.