Parallèlement à la lecture de ces nouvelles de London, je parcourais le manuel d'Epictète. L’histoire de ces Hommes qui s’évertuent à affronter l'inéluctabilité de leur tragique destinée m'a semblé être une bonne illustration de cette fermeté d’âme toute stoïcienne.
La légende voudrait que l'estimable et estimé Guevara ait eu une image de « Construire un feu » sur son lit de mort. Personnellement je m'en tamponne un peu. Déjà parce que ça a tendance à rendre une œuvre bêtement intouchable ; je veux dire que si une personne de même standing vantait un bouquin de Marc Levy sur son lit de mort, ça n'en ferait pas un bon livre pour autant. Surtout parce que d'autres nouvelles du recueil, bien que chacune prenne pour toile de fond le libre choix de chacun et leur combativité face à la fatalité, m'ont en définitive plus marqué ; amusé à dire vrai. London, sachant faire preuve de légèreté, associe parfois le tragique à l'humour, comme dans « La face perdue » ou le burlesque et excellent « Ce Spot » et ce chien aussi fainéant qu'immortel.
Qu'importe ce ressenti personnel, Jack London est avant tout un aventurier, amoureux de la région du Klondike, il l'écrit comme un peintre la coucherait sur sa toile, et ses nouvelles se lisent avec l'enthousiasme d'un enfant dévorant son goûter. D'ailleurs on en sort toujours un peu dépaysé, les veines gorgées d'ailleurs.