À un moment, il faut savoir s'arrêter

Je suis assez agréablement surpris par la longévité de la carrière de Stephen King. Comme tout auteur il aurait pu perdre de son aura au fil des bouquins, rester populaire tout en enchainant les mauvais romans, mais ces dernières années je trouve qu'il a écrit de très bonnes choses et je me réjouissais de la publication de ce Conte de fées.

C'est l'occasion pour King d'explorer un registre dans lequel on le connait moins, c'est-à-dire un genre d'Heroic Fantasy qui ne s'assume pas trop, et c'est là qu'il s'est complètement planté à mes yeux.

La première partie de Conte de fées est excellente alors qu'elle relève du quotidien. Alors que je m'attendais à ce que la partie fantastique du roman le fasse décoller, ça a été tout le contraire. Soudainement on se retrouve plongés dans un monde qu'on peine à comprendre, énormément de personnages pour couronner le tout (quelque chose que King a toujours du mal à gérer je trouve) et c'est long. C'est vraiment le genre de littérature qui ne me parle pas, et là c'est un auteur que j'aime bien qui se lance là-dedans en s'y prenant très mal, c'est assez embarrassant.

Je mets la moyenne parce que j'ai quand même adoré la première partie avec Charlie, Radar et Bowditch. King parvient à rendre ça passionnant alors que c'est juste un jeune qui se lie d'amitié avec un vieux et sa chienne pour résumer grossièrement, et c'est toujours captivant alors qu'il ne se passe rien d'extraordinaire.

Je trouve ça remarquable de savoir encore écrire des personnages aussi bien après tant d'années de carrière. C'est juste dommage qu'en les plongeant dans un monde "magique", il ne sache plus quoi en faire.