Conte des cauchemars

C'est avec une avidité évidente que j'attendais la sortie du nouveau pavé de Stephen King. C'est vrai qu'après quelques années de romans pas aussi époustouflant qu'à son habitude, la fin des années 2010 et le début des années 2020 a vu renaitre, tel un phénix LE Stephen King de l'Age d'Or (Ca!, Le Fléau, La Part des Ténèbres, Le Bazaar de l'Epouvante, La Ligne verte, Shinning, Dr Sleep, Christine, Marche ou crève, ....) Le King nous a sorti quelques magnifiques romans dont il a le secret: 22/11/63 (chef d'œuvre!), Duma Key, l'Institut ou encore Billy Summers.

Et donc, est-ce que ce fameux Fairy Tale est à la hauteur des attentes, ......

Dés le début, King comme à son habitude plante le décor, un vieil acariâtre se lie d'amitié avec un ado, Charlie Reade qui lui a sauvé la vie et qui va lui faire découvrir un monde nouveau, caché dans un vieux cabanon, un monde incroyable, féérique mais rongé par un mal maléfique dont notre Jeune héros aura son rôle à jouer.

Si le début rappelle allégrement quelques fondamentaux de l'auteur en référence à "Un élève doué", "Billy Summers" ou "Le talisman des Territoires", l'histoire suit les aventures de Charlie, rongé par la perte de sa mère dans un accident, un père qui a sombré dans l'alcoolisme pour noyer sa peine, une vie peu trépidante dans une ville qui n'offre pas beaucoup d'opportunités d'avenir. C'est une coïncidence inespérée qui va mettre sur le chemin de Charlie, le vieux Howard Bowditch tombé du toit de son vieux manoir et ce sont les aboiements désespérés de sa fidèle chienne Radar qui permettra à Charlie après avoir sauvé le vieux bonhomme de nouer une solide amitié et une affection toute particulière pour le fidèle Berger Allemand.

King, comme à son habitude nous raconte avec délectation et délices le quotidien d'un groupe de personne qui évidemment va basculer dans l'incroyable et l'insoupçonnable. Le récit est florissant et pourtant nous n'avons pas encore atteint les 100 pages, étonnant de la part de l'auteur qui avait l'habitude de nous faire patienter presque 200 pages avant de se lancer dans le vif du sujet. Si son écriture reste la même en référence à ses meilleurs romans, son style s'est épuré, fini les longues et parfois fastidieuse introductions, ici on rentre rapidement dans le sujet.

On se demande quand même ce que nous réserve l'auteur car il reste encore plus de 600 pages au bouquin. et bien sûr, suite à un évènement tragique, l'incroyable surgit tel un aigle frappant sa proie, King nous emmène dans un monde imaginaire qui nous rappelle bien un peu Le Talisman, le monde du Pistolero mais avec un art qui lui est propre aucun romans ne ressemble vraiment à un autre chez King et les 600 dernières page s'écoulent pas magie à une vitesse confondante tant le lecteur est happé par ce monde de magie souvent maléfique et obscure mais comme souvent dans les contes de fées c'est le mal et le méchant maléfique qui font d'un roman ou d'un film un grand spectacle et pas seulement le gentil héros ou le chevalier blanc .

Bref, on avale ce Fairy Tale a grande vitesse désireux de connaitre la suite, désireux de connaitre le destin des protagoniste et désireux de savoir si ce monde sortira de l'obscurité pour devenir un vrai pays des merveilles.

Avec son talent habituel et je dirais retrouvé depuis quelques romans, Ce Roman là, reste à mes yeux un grand romans du Maitre de l'horreur et de l'Epouvante qui s'éloigne depuis quelques décennies déja de son étiquette pour nous montrer toute la richesse de son imagination et de son talent d'écrivain. En bref, King revisite le conte de fées comme il avait revisité le roman ou la nouvelle d'horreur à ses débuts.