Contes de la fée verte par Plume
Chronique bien difficile, je dois le dire face à une lecture si particulière qui ne peut se résumer à un simple "j'ai aimé" ou "pas". Je vais tout de même tenter de faire au mieux et vous dire ce que j'en retiens !
J'étais très curieuse de découvrir Brite, qu'on qualifie de véritable "maître" dans son genre, à savoir horreur-underground.
Je ne suis pas sûre pour autant que ce recueil de nouvelles soit la meilleure voie pour faire connaissance avec elle.
En premier lieu parce que je ne suis pas une grande fana de ce format, qui bien souvent ne me laisse pas le temps de m'installer dans la lecture ; également parce que ce recueil regroupe des textes publiés dans un magazine spécifique Horror Show sur des thématiques assez proches.
Et puis la préface de Dan Simmons m'a finalement rassurée, préparée à ce qui m'attendait... un bel éloge ! (et plein d'humour pour ne rien gâcher).
Toutes les nouvelles ont donc un fond commun et des thèmes récurrents : la Nouvelle-Orléans, le vaudou, l'homosexualité, l'alcool et les drogue, le fantastique, la musique...
Et se lisent comme on regarde un bon vieux Conte de la crypte, avec la recherche d'une ambiance et une certaine curiosité morbide.
Je dois dire que l'effet est réussi, surtout au niveau de l'ambiance. Peut-être même trop pour moi par moment, j'ai du faire des pauses entre les nouvelles, saturée à l'excès et contaminée par l'atmosphère.
Parce que le plume de Brite est plus qu'efficace, elle est crue, écorchée vive et ne nous épargne rien.
Sa force évocatrice est mise au service du glauque, de la noirceur et elle est puissante, surtout dans ses descriptions et les atmosphères qu'elle instaure.
Quant aux nouvelles en elles-mêmes, elles n'ont pas le même impact. Certaines sont plus dures que d'autres, plus ou moins fantastiques... question de sensibilité du lecteur aussi. J'en ai aimé quelques unes, d'autres moins mais aucune ne m'a laissé indifférente, je suis rentrée dans chacune d'entre elle ; je pense donc que l'objectif de l'auteur est atteint.
Tout comme j'ai aimé frissonner les jeudis soirs, devant les Contes de la crypte mais tout autant ensuite retrouver le réconfort de mon lit, j'ai aussi été soulagée de refermer le livre, de quitter cette Louisiane et son bayou suintant, sa chaleur étouffante et ses âmes en déroute à l'haleine chargée d'absinthe ; cette fée verte maléfiquement trompeuse...
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