L'impulsif

Décidément, Shakespeare a toujours de gros problèmes avec la fin de ses œuvres. Souvent, ses pièces perdent de leur intérêt à partir du 4ème acte. Ici, ce n'est pas le cas, les actes 4 et 5 sont bien amenés ; c'est juste la résolution finale qui est bien trop expéditive comme si l'auteur en avait eu assez de cette histoire et qu'il désirait passer à autre chose.

Pour le reste, j'ai beaucoup apprécié la trame qui dépend beaucoup des personnages, de leurs actes. Le personnage principal est très intéressant par son caractère qui est exploité avec jusqu'au-boutisme au travers de toute la pièce. Ce qui est juste, c'est de s'attarder sur la réaction des autres personnages ; leurs interventions sont pertinentes et permettent de bien ficeler l'intrigue.

Le style Shakespearien, ou du moins ce qu'il en reste après traduction en français, est toujours plaisant : j'aime beaucoup les longs dialogues plein d'humour et permettant de mieux cerner les intentions des personnages ou encore de mieux révéler leur personnalité.

J'ai cru comprendre que beaucoup de gens reprochaient à Shakespeare sa vision politique. Personnellement je pense que la même histoire aurait pu être écrite avec n'importe quel parti, que ce qui est intéressant, c'est de pas de savoir quels partis s'affrontent, mais plutôt de voir comment les politiciens arrivent à leurs fins, comment ils manipulent le peuple. Il y a en plus une belle analyse de la psychologie de foule qui rappelle le livre écrit par Gustave Le Bon

Bref, une pièce fort plaisante, qui se voit quelque peu gâchée par sa fin trop vite expédiée.