Un beau matin, Ignatus se réveille avec la gueule de bois et des cornes sur la tête. Loin d'être un simple bizutage entre potes équivalent à se dessiner des teubs sur le front au marqueur indélébile (on l'a tous fait), notre ami s’aperçoit que ses appendices lui permettent de faire ressortir les mauvais côtés de ses contemporains qui se mettent à lui avouer tous leurs mauvais penchants. Un don du ciel (ha, ha) pour Ig car le meurtrier de sa petite amie court toujours...
Sur un principe simple ressemblant un peu à la métamorphose de Kafka (on ne saura jamais d'où les cornes viennent et on s'en fiche un peu), Joe Hill brosse un portrait au vitriol d'une petite ville américaine, où les perversités les plus cradingues ne demandent qu'à surgir.
Le roman se lit plaisamment, mais souffre d'un problème de rythme. En effet, si l'histoire commence in medias res un an après le meurtre, avec les cornes, Joe Hill multiplie les flash-back pas toujours nécessaires (oui, joe on a compris que Ig et Merrin aimaient baiser, oui joe on a compris que Lee était le coupable est-ce vraiment nécessaire d'étaler ça sur cent pages à chaque fois ?) Le roman laisse au final une impression d'étirement, il aurait peut-être fallu tailler dans la chair, moins s'attarder sur les détails (car le diable se cache dedans, re-ha ha)
A noter tout de même : une réflexion sur Dieu et le Diable assez intéressante, avec la théorie que, finalement, le démon est le gentil de l'histoire, en tout cas moins pire que Dieu, ou les hommes.
Ah oui, au fait, cette critique contient des spoilers.