La relève du thriller fantastique
Horns est un thriller fantastique assez surprenant. J’ai été par exemple très prise au dépourvue de découvrir l’identité de l’auteur du meurtre central du roman dans le premier tiers du livre. Au point de me dire « ok… mais du coup quid des 200 pages restantes ? ». Et c’est là que le talent de Joe Hills intervient. Horns est avant tout une histoire fragmentée, où chaque partie du roman est comme une partie d’un puzzle : on commence par un angle d’attaque, partant de là quelques pièces viennent s’assembler au tableau et on commence à discerner l’image, puis on attaque un autre angle que de nouvelles pièces viennent compléter, et ce n’est qu’à la fin que toutes les parties se rejoignent et s’emboitent parfaitement à l’aide des quelques pièces centrales manquantes.
L’auteur manie bien la touche fantastique pour donner un tableau général empreint de réalisme-magique : certes le personnage principal a des cornes qui semblent lui donner d’étranges pouvoirs qu’il va pouvoir mettre à profit pour élucider le meurtre de sa belle, mais le tout s’emboite dans une narration et un cadre réaliste qui fait qu’on oublie qu’il s’agit avant tout d’un thriller fantastique, et le tout parait soudain totalement plausible. Mais attention au retour baton, le coté fantastique reprend le dessus dans les dernières pages, ce qui m’a personnellement un peu déstabilisée tant le reste de l’histoire a réussi à s’envelopper d’un voile d’apparente normalité.