Femmes de ménage désespérantes
Devious Maids, la nouvelle série de Marc Cherry, se veut la petite sœur de Desperate housewives, succès de la décennie 2000. Copie conforme sur beaucoup de points, elle reprend exactement le même schéma : une bande de copines, là des femmes de ménages latinos plutôt que des femmes au foyer quadra, réunies autour de la mort mystérieuse de l’une des leurs, mort qui semble cacher de lourds secrets que la joyeuse bande va essayer de percer.
Reprendre une recette gagnante, pourquoi pas après tout, mais le gros problème de Devious maids est que la série ressemble malheureusement beaucoup plus aux dernières saisons de sa grande sœur, essoufflées, tentant misérablement de retenir le spectateur en haleine devant un énième mystère de Wisteria lane (sérieusement, au bout d’un moment il faut penser à déménager), qu’à ses débuts atypiques et incisifs qui avaient fait son succès.
Point de portrait au vitriol de la société américaine cette fois ci, mais des clichés, beaucoup de clichés, et pas vraiment dans la finesse. Tout y passe du riche propriétaire qui couche avec la bonne (décliné en plusieurs fois, histoire de bien insister), à la jeunette qui s’éprend du fils de madame, en passant par la riche divorcée qui ne sait rien faire de ses 10 doigts à part chercher un septième mari. Et ne parlons pas des « maids » latino toutes sublimes et fan de salsa.
Les personnages sont mal joués et tous plus antipathiques les uns que les autres. Là où Desperate housewives avait réussi à mettre en place des personnages attachants, bourrés de défauts qui les rendaient humains et qui permettaient une certaines identification, Devious maids n’a produit que des clichés ambulants extrêmement horripilants.
L’intrigue centrale – la mort de l’une des femmes de ménage dans des circonstances mystérieuses et l’arrestation d’un coupable idéal qui s’avère peut-être être innocent – qui est le prétexte aux interactions de tout ce petit monde, n’est pas suffisamment bien ficelée pour faire oublier la médiocrité du reste. On regarde les premiers épisodes avec un léger plaisir coupable, puis on s’ennuie et on passe à autre chose.